Le double effet Claire Diterzi


Il y a (au moins) deux niveaux de lecture possibles de l'œuvre de Claire Diterzi. Le premier consiste à prendre ses chansons pour ce qu'elles sont : des petits bijoux très bien écrits (Infidèle sur son premier album Boucle) et orchestrés (Ce que j'ai sur le cœur sur Rosa la Rouge) à placer très haut dans le monde hétéroclite de la chanson française. Le deuxième consiste à déceler toute l'ironie dont l'auteure-compositrice-interprète est capable, très loin d'un premier degré bas de plafond.

Car depuis plus de dix ans, Claire Diterzi s'amuse avec tous les codes de la chanteuse très féminine (À Quatre Pattes sur Tableau de chasse) cherchant l'amour (Aux marches du palais sur Rosa la Rouge, en duo avec Lambert Wilson) quitte à se ramasser ensuite (Le Roi des forêts sur Le Salon des refusées). Une ironie qui, justement, inonde 69 battements par minute, son cinquième album solo. Seize titres joyeusement barrés (L'avantage avec les animaux c'est qu'ils t'aiment sans poser de questions, Envoie le steak, Je suis un pédé refoulé…), certains imaginés avec une guitare électrique en main (Tu voles de mes propres ailes), parce que c'est toujours mieux ainsi.

En découle du coup des concerts tout sauf traditionnels, où Claire Diterzi donne de sa personne. Ou plutôt de son personnage, comme au printemps 2014 à la Source Fontaine – non, elle n'était pas bourrée malgré ce que l'on pouvait penser. C'est certes déboussolant ; mais, définitivement, on est fans !

Claire Diterzi, samedi 14 novembre à 20h à l'Heure bleue (Saint-Martin-d'Hères)


<< article précédent
François Calvat en noir et art