Diabaté, pair et fils


On ne présente plus Toumani Diabaté, sans doute le plus grand joueur de kora vivant – on peut discuter de l'attribution du titre avec Ballaké Sissoko. Mais en matière de kora, si Sissoko c'est Maradona, Diabaté c'est Pelé. On ne soulignera pas non plus que, traditionnellement, le droit d'exercice du luth malien se transmet de père en fils au long de lignées de griots, seuls autorisés, en théorie, à pratiquer cet instrument.

Tradition plus que respectée dans la famille Diabaté puisque Toumani tient de son père, Sidiki, ce qu'il a transmis à son fils, Sidiki, symboliquement baptisé en hommage au précédent. Et il faut croire que l'obsession généalogique de la tradition malienne n'est pas vaine tant il semble que le génie attaché à la kora coule quelque part dans les veines et se transmet biologiquement (ce qui est rare en matière de génie).

Car, âgé d'à peine un quart de siècle, Sidiki est déjà lui-même une référence en matière de kora à laquelle l'ombre pourtant pesante du paternel ne semble pas parvenir à faire de l'ombre. Ce serait d'ailleurs bien là la dernière intention de papa Diabaté qui, l'an dernier, invita son fils à enregistrer, à Londres, un disque prodigieux en forme de duel familial et koral. Son titre ? Toumani et Sidiki. Comme si le nom de Diabaté devenait superflu tant il est empreint d'évidence à l'écoute de ces arpèges coulant avec le naturel d'un affluent se jetant dans un fleuve plus grand. Un fleuve qui pourrait être le Niger mais qui rime en fait avec Diabaté.

Toumani & Sidiki Diabaté, mercredi 18 novembre à 20h30 à la Source (Fontaine)


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