The Hacker : « On a toujours été un peu à part »

À l'occasion de sa soirée carte blanche prévue ce samedi à la Belle électrique, on a été discuter avec le Grenoblois The Hacker de DJ Hell et I-F, les deux artistes qu'il a choisi d'inviter à jouer à ses côtés. Propos recueillis par Damien Grimbert


À quand remonte votre rencontre avec DJ Hell ?

The Hacker : 1997. C'est l'un des premiers DJs que j'ai entendu mélanger pas mal de styles dans ses sets, il ne jouait pas que de la techno ou de la house, mais aussi du disco, de la new wave, des vieux trucs des années 1980… Ça a été une sorte de révélation pour moi, parce qu'en même temps, ça restait vraiment cohérent. Et quand il nous a signés avec Miss Kittin sur International Deejay Gigolo Records, le label qu'il venait de monter, ça a vraiment été un moment décisif pour notre carrière, parce que le mélange d'électro et de new wave qu'on faisait n'était pas du tout à la mode à l'époque. Il a été le premier à croire en nous. C'est quelqu'un qui m'a inspiré musicalement, mais surtout qui m'a permis de gagner en confiance, de me décomplexer en tant que DJ.

Et I-F ?

J'ai découvert sa musique grâce à DJ Hell justement, à peu près à la même période. Lors de notre premier live à Berlin avec Miss Kittin, il a joué son fameux tube Space Invaders are smoking grass, qui n'était pas encore sorti, et ça m'a vraiment fait péter un câble. Ce son un peu années 1980 mélangé à de l'électro et du vocodeur, c'est exactement ce que je voulais faire ! DJ Hell a dû jouer le morceau au moins trois fois ce soir-là : à chaque passage, je suis retourné lui demander ce que c'était ! Je l'ai ensuite rencontré un peu plus tard, à Munich, et on a bien accroché. C'est un personnage un peu particulier, mais pour moi, c'est vraiment l'un des meilleurs DJs. Pas spécialement techniquement, mais en matière de sélection musicale, il est toujours assez incroyable. Dans un même set, il va jouer de l'acid-house de Chicago des années 1980, puis un truc italo disco ultra obscur, ensuite de l'électro de Détroit super dark… Il s'en fout complètement, il est vraiment dans la prise de risques et moi c'est exactement ce que j'aime.

Ça semblait donc logique de les réunir sur scène…
Oui, DJ Hell est un peu plus techno et I-F plus acid / électro / disco, mais musicalement, c'est un univers qui n'est pas très éloigné. Et avec Laurent Garnier, ce sont vraiment les deux DJs qui ont compté le plus pour moi. Je pense que ce qui nous réunit, c'est ce mélange des genres, on ne fait pas des sets techno « autoroute » où c'est la même chose pendant 3h. C'est pour ça qu'on a toujours été un peu à part finalement, c'est difficile de nous ranger dans une case.

Carte Blanche à The Hacker avec The Hacker, DJ Hell et I-F, samedi 5 décembre à 23h la Belle électrique


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