Sydney Pollack au zénith africain

Son film aux 7 Oscars sera repris mardi soir au Pathé Chavant et au Pathé Échirolles.


Sous-titré en français Souvenirs d'Afrique (mais qui s'en souvient encore, trente ans après…), Out of Africa est définitivement un film hors du temps. N'étaient ses interprètes Meryl Streep et Robert Redford, dont la physionomie quasi juvénile trahit les années 1980, il pourrait aisément passer pour l'une de ces grandes fresques épico-romantiques en Technicolor et format large destinées à offrir dépaysement ou frissonnement canaille aux spectateurs des "fifties".

Tiré des mémoires de Karen Blixen (dont l'œuvre inspira également le merveilleux Festin de Babette), ce récit exotique respire une nostalgie douloureuse perceptible dès son incipit en voix-off, le plus fameux de la décennie : « J'avais une ferme en Afrique… ».  La nostalgie douloureuse de l'auteur, femme malheureuse en ménage, écrasée par le poids des conventions et la pesanteur coloniale, mais conquise par un aventurier, jusqu'à un tragique dénouement – sans quoi, pas de drame, ni de larmes, ni de poussière…

Étincelant de ses 7 Oscars, Out of Africa survient dans la prolifique carrière de Sydney Pollack après une stupéfiante série d'œuvres ayant fait de lui un auteur majeur des années 1970. Mais cette apothéose diaprée à des allures de crépuscule pour le réalisateur de Jeremiah Johnson, des Trois Jours du Condor, de Tootsie, qui rencontrera certes encore le succès (notamment en tant que producteur ou comédien, chez Woody Allen et Kubrick) mais n'atteindra plus dans ses propres films cette grâce dont Out of Africa, désormais restauré, demeure l'ultime témoignage…

Out of Africa, mardi 15 décembre à 20h au Pathé Chavant et au Pathé Échirolles


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