Gloutons du pinceau


Elles sont alléchantes ; pourtant la plupart des peintures présentées actuellement au Couvent Saint-Cécile sont à l'huile. Organisée par le Fonds Glénat, l'exposition Tables & festins s'évertue à dévoiler des chefs-d'œuvre flamands et hollandais du XVIIe siècle.

C'est ainsi qu'en pénétrant dans le cloître, nos estomacs, déjà en pleine préparation du marathon des fêtes, gargouillent instantanément à la vue des natures mortes, ou autrement dit des « vies tranquilles » et « natures immobiles » réalisées par des grands maîtres de la peinture de l'époque. Scènes orgiaques de nourriture, les toiles dévoilent de goutteux mets mettant en lumière le talent de Jan Davidsz de Heem ou encore celui de Johannes Hannot avec son homard.

C'est également un pan de l'histoire qui s'écrit à travers ces tables si hospitalières, à la limite de l'indécence alimentaire : 1566 marque une crise iconoclaste faisant disparaître la figure au profit du plaisir guttural. L'homme n'est jamais bien loin cependant, représenté par le couteau, tandis que le citron évoque le temps qui passe. Le fruit associé au pain, cela faisait référence à la luxure : les mœurs ont bien changé !

Autant de petits plaisirs coupables mis en parallèle avec 35 auteurs de bande dessinée qui ont pour l'occasion réalisé des natures mortes contemporaines, interrogeant nos manières de consommer et notre sens de l'hospitalité. Une exposition à dévorer.

Tables & festins, jusqu'au samedi 27 février, au Couvent Saint-Cécile


<< article précédent
Le Club réagit aux résultats des régionales avec le court-métrage "La République"