"Tout ce qui brille" brille toujours

Le film de Géraldine Nakache et Hervé Mimran sorti en 2010 est programmé ce vendredi soir à Seyssins. Une nouvelle occasion de se rendre compte qu'on est face à une des grandes comédies françaises de ces dernières années.


Depuis pas mal d'années, il est de bon ton de cracher sur les auteurs de comédies françaises populaires, eux qui sont si insipides voire réacs. Mais tout n'est pas que noir au pays du rire made in France. Il y a même quelques perles à sauver ici et là : des films habilement construits arrivant parfaitement à capter un certain air du temps pour le transformer en matière à satire.

Si l'on revient en arrière, 2010 fait figure d'année d'exception avec, au milieu de productions assez efficaces (L'Arnacœur, Copacabana, La Vie au ranch…), deux comédies remarquables par tout ce qu'elles sont arrivées à synthétiser en tout juste 1h40 : Le Nom des gens de Michel Leclerc, avec une excellente Sara Forestier utilisant le sexe comme arme politique ; et, pour celle qui nous intéresse ici, Tout ce qui brille de Géraldine Nakache et Hervé Mimran, sur deux jeunes filles habitant à dix minutes de Paris mais à des kilomètres de leurs rêves.

Un film drôle, bien écrit et interprété (les deux héroïnes Leïla Bekthi et Géraldine Nakache en tête, mais également l'ensemble des seconds rôles – dont la découverte Audrey Lamy en prof de sport impétueuse) qui, surtout, dresse  un portrait en creux peu reluisant de la société française et de son système de classes sociales infranchissables – malgré son côté "amies pour la vie", la fin est symboliquement violente.

C'est justement ce qui a fait la force du tandem Nakache/Mimran sur ce coup : leur volonté d'aller chercher plus loin que le simple prêt-à-rire sans tomber dans le côté moralisateur que le titre pourrait laisser imaginer. Quand, dans pas mal d'années, on se demandera ce que valait la comédie en France au début du siècle, espérons que l'on pense à Tout ce qui brille.

Aurélien Martinez

Tout ce qui brille, vendredi 18 décembre à 20h30 à l'Espace Victor-Schoelcher (Seyssins)


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