À peine j'ouvre les yeux

De Leyla Bouzid (Fr/Tu/Bel, 1h42) avec Baya Medhaffar, Ghalia Benali, Montassar Ayari…


Si l'on veut connaître les prémices de la Révolution de jasmin tunisienne, comprendre pourquoi en 2010 le vent s'est levé, le film de Leyla Bouzid apporte quelques éléments. On y découvre en effet le désir d'émancipation d'une certaine jeunesse (plutôt dorée), les espoirs brisés de la génération précédente… Ainsi que l'omniprésente mainmise du pouvoir entretenant la sujétion de la population, grâce à une police ravie de mettre les choses "aux poings" avec les éléments subversifs.

Toutefois, l'explication se révèle parcellaire, la majorité du pays n'appartenant pas à cette classe moyenne supérieure ici dépeinte. Titre ambigu, À peine j'ouvre les yeux peut s'entendre comme la prise en compte fort tardive d'un contexte politique autoritaire par une poignée de capricieux aussi égoïstes que privilégiés en pleine crise de contestation. On a du mal à les prendre pour des vrais rebelles – ceux que furent leurs parents avant d'être broyés par le système Benali…


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