Joy

De David O. Russell (ÉU, 2h05) avec Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Bradley Cooper…


David O. Russell donne l'impression de n'avoir dans sa besace qu'une quantité réduite d'ingrédients, et de les recombiner d'une manière (presque) différente à chaque film. On est ainsi assuré de se retrouver devant, au choix : un biopic se déroulant durant les années 1970-80 / une histoire située dans un quartier populaire / une distribution intégrant Jennifer Lawrence, Robert De Niro ou Bradley Cooper.

Triple combo magique avec Joy, qui reprend la "success story" de Joy Mangano, inventeuse (féminisons ce mot) d'un balai auto-essorant ayant débuté dans la misère, tout en alignant les interprètes de Happiness Therapy (2012) ! Sorti juste à temps pour être éligible aux Oscar (dont le calendrier semble désormais dicter la carrière de Russell), Joy met du temps trouver son rythme et surtout sa forme. Certes, on perçoit l'envie de brosser de manière dynamique et alternative le chemin empli de ronces et de chausse-trapes qui mène à la réussite, mais Russell patine en tentant de croiser des destins et des trajectoires autour de son héroïne : n'est pas Paul Thomas Anderson qui veut.

C'est quand son personnage est débarrassé des gêneurs, que sa comédienne peut s'affirmer (toujours stupéfiante Jennifer Lawrence, dans l'art d'être exacte sans en faire trop) et qu'il perd ses velléités maniéristes que le film prend – enfin – une réelle dimension.


<< article précédent
À peine j'ouvre les yeux