PB d'or 2015 : théâtre et danse

Cette année, deux spectacles de théâtre nous ont fait un bien fou. Et un ponte de la danse a dû faire ses cartons.


Le PB d'or des spectacles grenoblois qui font du bien : Rue des voleurs (Bruno Thircuir) et Mon frère, ma princesse (Émilie Le Roux)

Que ce soit avec le roman Rue des voleurs de Mathias Énard (sur un jeune ­Marocain qui finira à Barcelone) ou la pièce jeune public Mon frère, ma princesse de Catherine Zambon (sur un gamin de cinq ans qui veut simplement porter des robes), deux metteurs en scène grenoblois (Bruno Thircuir de la Fabrique des petites utopies et Émilie Le Roux des Veilleurs) ont, cette année, embrassé avec finesse des thèmes sociétaux forts pourtant sujets aux crispations et aux délires les plus dingues – la question des migrants pour l'un et celle des études de genre pour l'autre.

En a résulté deux spectacles dépassionnés et, surtout, passionnants qui illustrent parfaitement comment des artistes peuvent défendre un discours humaniste et intelligent simplement avec leur art. En ces temps troubles où toutes les paroles semblent avoir voix au chapitre (surtout les plus rances), ça fait un bien fou.

Pour info, Rue des voleurs sera redonné le samedi 2 avril à l'Espace Paul Jargot de Crolles et Mon frère, ma princesse le mercredi 20 janvier à l'Odyssée d'Eybens.

Le PB d'or du meuble qui va devoir changer de place : Jean-Claude Gallotta

Il sera donc resté 31 ans à la tête du Centre chorégraphique national de Grenoble (situé dans les locaux de la MC2) ce qui, dans un paysage culturel national où les têtes valsent pas mal, est énorme. On avait du coup presque fini par croire qu'il avait été nommé à vie. Mais non : en mars dernier, le Ministère de la culture a demandé au chorégraphe Jean-Claude Gallotta de libérer la place (au duo Yoann Bourgeois – Rachid Ouramdane, après audition des différents postulants bien sûr). Une page se tourne, Gallotta ayant brillamment marqué la danse contemporaine française depuis Grenoble – on ne se rend pas toujours compte des pépites que l'on a quotidiennement sous les yeux.

Quant à son avenir artistique en compagnie indépendante, on ne se fait aucun souci : le Ministère de la culture va l'accompagner financièrement pendant trois ans à hauteur de 200 000 euros annuels. Et la MC2 va continuer à le soutenir avec un statut particulier proche de celui d'artiste associé. On n'a pas fini de croiser la route de Jean-Claude Gallotta, et tant mieux – sa reprise cette année de son fameux My Rock était grandiose.


<< article précédent
PB d'or 2015 : cinéma