"Thelma et Louise", vingt-cinq ans après

Le film de Ridley Scott sorti en 1991 est programmé ce jeudi à la Cinémathèque. Roulez jeunesses !


Début décembre, l'exposition consacrée à Georgia O'Keefe et ses amis photographes au Musée de Grenoble nous avait déjà permis de replonger dans le Manhattan de Woody Allen ; voici qu'elle nous invite cette semaine à faire le grand saut avec le film Thelma et Louise. Comment refuser un bout de chemin en compagnie de ces deux affranchies, symboles d'une révolte légitime contre tous les asservissements ?

Mais ne brûlons pas trop vite d'essence ni d'étapes : marche arrière toutes, et retour en 1991. Lorsque sort ce road movie, la signature de Ridley Scott n'est pas encore un indiscutable gage d'excellence : si le Britannique a alors à son actif – excusez du peu – les intrigants Duellistes (1976), le déjà légendaire Alien (1979) et le mutilé Blade Runner (1982) dont l'aura ne cesse de grandir avec le temps, il boucle une décennie en demi-teinte.

Narrant la virée de deux copines se transformant en cavale cauchemardesque à la suite d'agressions répétées, Thelma et Louise stupéfie en montrant le refus d'une domination masculine violente par celles qui en subissent le joug ordinaire. Défendu par Susan Sarandon et Geena Davis, qui trouvent ici les rôles emblématiques de leur carrière respective, ce film portera paradoxalement davantage chance aux hommes, en consolidant le retour au premier plan de Harvey Keitel, en révélant le blondinet Brad Pitt et en faisant de Ridley Scott un touche-à-tout respecté.

Seule exception : Callie Khouri, qui décrocha la timbale, en l'occurrence le Golden Globe et l'Oscar pour son scénario original. Un minimum pour la remercier d'avoir imaginé son finale grandiose et héroïque, devenu aujourd'hui un mème cinématographique…

VR

Thelma et Louise, jeudi 14 janvier à 20h à la Cinémathèque


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