Zoom sur les artistes de la 15e Cuvée grenobloise

La fameuse compilation dédiée à la scène locale sort ce mercredi 27 janvier. Qui trouve-t-on dessus ? Et quels groupes joueront cette semaine à la Bobine, à la Bibliothèque centre-ville ou à la Belle électrique pour la promouvoir ? Réponses.


À force de cuvées, la grenobloise, ourdie par Retour de scène-Dynamusic, devrait finir par s'autoproclamer AOC : Sainte-Émergence ou Château-La Pompe à talents. Le nom reste à trouver et, pour l'heure, c'est donc Cuvée grenobloise, 2016 et 15e millésime. Comme chaque année, le jury de la désormais fameuse compilation de talents locaux (émergents à divers niveaux) s'est enfilé quelques bonnes rasades de production locale avant d'en sélectionner un échantillon représentatif de nectar du cru.

Représentatif car au-delà de la qualité intrinsèque et de l'engagement des acteurs (critères essentiels), tous les genres se trouvent ainsi représentés, un peu à la manière des sélections régionales du Printemps de Bourges. Il n'est pas de chapelle musicale qui passe sous le radar : rouge qui tache rock et son tanique avec Quintana, blanc acide coupé à la vodka de Cash Misère (prime de la meilleure étiquette pour le titre Poursuitovksy), chanson sulfatée de Bleu, ou reflets abstraits d'un Dzihan ou d'un Nikitch, étoiles montantes de l'électro.

De même, les mélanges ne sont non seulement pas interdits mais surtout conseillés à l'exemple de Fill, drôle de trip-pop au détachement aristocratique assaisonné de street spirit hip-hop. Sans parler du blues en bulu (un dialecte camerounais) de Maya Kutsi, l'une des pépites de la compilation, à notre humble avis, avec le folk aérien de Dear Blue Bears (photo) et la pop so british revival 80's de Selfish Doll : trois preuves que le fait d'appartenir à ce qu'on appelle communément une scène locale ne veut plus dire grand-chose à l'heure du village global musical.

Ce que le dub arabisant de Saadji fait plus que confirmer main dans la main avec Tactical Groove Orbit qui, bien que très différents, semblent tous deux avoir été nourris à la même sève dub d'une célèbre fondation asiatique – les époques passent mais le dub reste à Gre. La vigne de tous ces groupes est peut-être plantée sur les coteaux qui surplombent la cuvette grenobloise, mais à n'en pas douter leurs cépages viennent parfois de très loin et auraient partout ailleurs pu donner le même vin ou presque. C'est sans doute pourquoi l'AOC n'est pas si importante.

Cuvée grenobloise, sortie le mercredi 27 janvier. Points de vente : Fnac Victor Hugo, la Bifurk, billetterie des concerts de Retour de scène–Dynamusic et par correspondance.

Les concerts prévus.


<< article précédent
Quai d'Orsay : They can be pop-rock heroes