Nguyên Lê, côté obscur de la Lune

Le musicien et compositeur de jazz français d'origine vietnamienne s'attaque au mythique album des Pink Floyd "The Dark Side of the Moon". Le résultat, barré, sera à découvrir vendredi sur scène.


On le sait, et c'est désormais devenu, sans mauvais jeu de mots, une vieille lune musicale : l'album The Dark Side of the Moon, considéré comme le pinacle (et aussi le chant du cygne, mais c'est un autre débat) du groupe Pink Floyd, est sans doute l'album préféré des testeurs de chaîne hi-fi. Ce, du fait d'une richesse en matière de production, signée Alan Parsons, qui permet d'éprouver toutes les possibilités d'un bon matos – sa pochette pourrait également servir à régler les contrastes d'un téléviseur.

Mais Dark Side, qu'on l'aime ou le déteste, est aussi et surtout l'un des albums les plus cités de l'Histoire du rock. Et quand il s'agit de citations, il en est un qui se pose là : c'est Nguyên Lê, guitariste prolifique, versé dans le jazz comme dans le blues aux accents world, et qui n'aime rien tant que revisiter à sa manière les albums ou les chansons de ses maîtres : Jimi Hendrix, Led Zeppelin, The Beatles, James Brown... et Pink Floyd donc, dont il, comme on dit en cuisine, « sublime » cette fois l'album mythique.

Sur disque, sorti en 2014 et titré Celebrating the Dark side of the Moon, Lê invitait entre autres les Allemands du NDR bigband et la fascinante Youn Sun Nah (vocaliste spécialiste des cross-over). En concert, le casting est différent et Lê s'entoure de huit autres musiciens, formant ainsi The Dark Side Nine (un genre d'Avengers du tribute) pour une relecture barrée qui attirera autant les curieux qu'elle n'effraiera, peut-être, les puristes du prog-rock.

Stéphane Duchêne

The Dark Side Nine, vendredi 5 février à 20h à l'Hexagone (Meylan)


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