"Salafistes" : l'un des deux réalisateurs sera lundi au Club

François Margolin viendra pour une projection-débat. Et le directeur du Club explique pourquoi il a choisi de diffuser ce documentaire controversé.


Salafistes de François Margolin et Lemine Ould Salem, c'est le documentaire qui suscite de nombreux débats en ce moment en France ; débats remontant même jusqu'au ministère de la culture qui l'a interdit aux moins de 18 ans.

À Grenoble, il est diffusé depuis ce mercredi (jour de sa sortie) au Club : un cinéma qui a eu la bonne idée d'inviter l'un des deux réalisateurs (François Margolin) pour une projection-débat. Rendez-vous lundi 1er février à 20h15.

« Proposer aux spectateurs des œuvres qui parfois dérangent mais toujours interrogent »

Sur le Facebook de son cinéma, le directeur Patrick Ortéga a publié un long texte expliquant pourquoi il a choisi de diffuser ce film. Extrait :

« Le 11 janvier 2016, un jeune lycéen a attaqué avec une machette un professeur portant la kippa et une Torah près d'une école juive à Marseille. Cette action me paraissait tellement incompréhensible qu'il me fallait essayer de comprendre comment un adolescent éduqué pouvait se radicaliser tout seul devant son ordinateur, comme il l'avait indiqué aux enquêteurs.

Lorsque Marie, la distributrice du film documentaire Salafistes, m'a proposé sa programmation, et malgré l'aversion naturelle que je peux éprouver à l'idée d'entendre justifier de tels actes, je me suis imposé ce visionnage, pour me confronter à ce discours avec la forte appréhension de voir mes certitudes vaciller, de ne pas être suffisamment préparé à affronter ce qui s'avère parfois être la seule voix entendue par une jeunesse en quête d'idéal et d'absolu.

J'ai donc découvert ce document et l'horreur d'une parole structurée, argumentée, posée et logique m'est apparue encore plus terrifiante face à la réalité de la violence des images destinées à terroriser et anéantir les "mécréants".

Je me dois de proposer aux spectateurs du Club des œuvres qui parfois dérangent mais toujours interrogent, apportant la connaissance de l'autre et donc de soi. »


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