"Pourquoi" : Michaël Hirsch tire la langue à son meilleur

Sorte de disciple de Raymond Devos, Michaël Hirsch propose un réjouissant seul-en-scène où il s'amuse avec les mots.


Chaque année au mois de juillet, on bloque une grosse semaine pour plonger à corps perdu dans la jungle du Festival d'Avignon afin de voir un maximum de spectacles avant leur passage par Grenoble. Le rythme est donc soutenu (entre quatre et six représentations par jour), notre cerveau sélectionnant du coup tout seul le meilleur. C'est particulièrement le cas en humour, registre où, on l'a déjà maintes fois écrit dans ces colonnes, la plupart des artistes semblent faire plus ou moins le même one-man-show à base de vannes clins d'œil sur les petits riens du quotidien. Alors quand un nouveau débarque avec un argument bien différent, ça fait du bien et ça laisse une trace durable dans notre mémoire.

Introducing (très longuement ; certes) Michaël Hirsch et son Pourquoi ? sur un homme que l'on suit aux différents âges de la vie et qui s'interroge à chaque fois sur le monde qui l'entoure. Un premier seul-en-scène d'humour qui ne fait pas dans le rire au kilomètre mais plutôt dans la finesse et la poésie : on est ainsi face à un texte intelligemment travaillé et émaillé de quelques jolis jeux de mots et traits d'esprit (« je vais devenir statisticien en Comté, puis dans la Somme pour finir tout juste au-dessus de la Mayenne »), même si à la longue certains sonnent plus artificiels que d'autres.

Qu'importe : Hirsch, diplômé d'une école de commerce qui a tout quitté pour se la jouer ado attardé sur scène, se transforme au fil de l'heure en attachant raconteur d'histoire. On prend un plaisir fou à l'écouter.

Aurélien Martinez

Pourquoi ?, du jeudi 18 au vendredi 26 février à la Basse cour


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