Révolution égyptienne pour Orange Blossom


Cet improbable croisement entre musiques électroniques, rock limite gothique et profondes influences venues de l'Orient aura finalement franchi les années et les obstacles (des changements de voix, au sens propre, en cours de route) avec une inouïe fraîcheur lui faisant quitter l'underground des années 1990 pour s'imposer depuis son dernier album paru à la rentrée 2014, Under the Shade of Violets, en une valeur sûre de la sono mondiale, l'une des plus passionnantes du moment dans notre pays, quand un Transglobal Underground a disparu des radars ou un Meï Teï Shô malheureusement explosé en vol. 

Orange Blossom est issu de cette époque bénie, celle du début des années 1990 où tous les mélanges semblaient possibles. Alors trio mené par Jay C le chanteur, PJ le violoniste et Carlos Robles Arenas le percussionniste mexicain, le groupe s'est consolidé autour des deux derniers, conviant au fil des rencontres et des humeurs de nouveaux comparses éphémères, jusqu'à la rencontre avec Hend Ahmed pour ce dernier opus : venue d'Égypte où le groupe avait déjà des liens suite à une tournée avec Ganoub, la chanteuse amène une profondeur de champs/chant bienvenue.

Interprétant au Caire le répertoire folklorique au sein de El Nil, groupe fondé par le ministère de la Culture égyptien, elle s'échappe au sens propre (en posant des congés, tout de même) comme au figuré avec le combo nantais qu'elle magnifie de sa présence, embrassant de son charisme, sa voix et ses (propres) textes une place centrale trop longtemps laissée vacante : sans aucun doute la meilleure période d'Orange Blossom, ce groupe qui sait si bien réconcilier Minimal Compact et Oum Kalthoum.

SB

Orange Blossom + JAAL, jeudi 11 février à la Source (Fontaine)


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