Let it Blurt

Ted Milton et ses acolytes vont sans doute retourner la petite salle de concert avec leur mélange de punk et de jazz.


Soyons honnêtes, comme ça, au premier coup d'œil et même au premier coup d'oreille, on ne confierait pas notre fille, notre mémé ou même une vieille pomme aux membres de Blurt. Et particulièrement pas à son leader Ted Milton, dont l'impressionnante collection de grimaces ferait rendre gorge à un vieux singe. Et pourtant, Ted Milton est un grand lettré, poète de formation, également saxophoniste et marionnettiste (ce qui en dit long sur l'homme, moins sur le musicien) et même comédien (il fait une apparition dans le Jabberwocky de Terry Gilliam), dont la trace dans l'histoire musicale anglaise est aussi peu négligeable que singulière – Eric Clapton dira de lui qu'il est la seule personne qu'il ait vu interprêter sa musique avec autant d'engagement physique.

Mélange de punk et de jazz, le groupe Blurt, fondé en 1979, est la réponse british au courant no-wave incarné par le guère plus engageant et non moins contorsionniste James Chance : un mélange de poésie existentialiste beuglée, de motifs guitaristiques et cuivrés répétitifs empruntant au punk et d'abstraction d'obédience free-jazz pour conduire l'auditeur à la syncope. Comme Chance et ses Contortions, une vraie expérience musicale qui donne envie ainsi que le chantait le critique Lester Bangs : « Let it Blurt ».

SD

Blurt
À la Bobine, samedi 12 mars à 20h30


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