Désir de cinéma d'ailleurs au festival Ojoloco

Zoom sur la programmation de la quatrième édition du festival du cinéma ibérique et latino-américain. Vincent Raymond


Les États-Unis ayant rétabli les relations diplomatiques avec Cuba, l'ostracisme politique à géométrie variable comme le blocus hypocrite dont souffrent l'île ne devraient plus en avoir pour très longtemps – guère davantage que le régime castriste, en somme… Parmi les (nombreuses) heureuses conséquences, la diffusion des œuvres cinématographiques cubaines en sera mécaniquement facilitée. Déjà peu nombreuses, elles sont compliquées à obtenir ; c'est pourquoi la programmation du très rare film d'animation Vampires à la Havane (1985) de Juan Padrón, et la carte blanche accordée à ses courts-métrages (en sa présence !), font déjà de cette édition d'Ojoloco un must. On complètera la vision fantaisiste de Padrón par celle, plus contemporaine et documentaire, de Léa Rinaldi dans Esto es lo que hay, montrant qu'il est difficile de contester par la musique au pays de Raúl et Fidel.

Mais Ojoloco ne se limite pas à un regard insulaire : le festival embrasse l'ensemble des mondes hispano et lusophones, condensant en 40 films l'essentiel d'une année de cinéma. Et parmi les 15 avant-premières dont il peut s'enorgueillir, deux thrillers mexicains très attendus : Un monstre à mille têtes de Rodrigo Plá (en lice pour le Prix du public fiction) et Sleep Dealer (2008), un inédit d'Alex Rivera. On recommande également le très étonnant documentaire sur un film maudit Jodorowsky's Dune (concourant pour le Prix du public documentaire), le nouveau Cesc Gay en clôture, Truman (un face-à-face doux-amer entre Javier Cámara et Ricardo Darín évoquant la fin de vie), le classique Orfeu Negro (1959) de Marcel Camus. Et, bien sûr, d'assister au maximum de séances dotées de rencontres avec des réalisateurs : il y en a foule !


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