"Quartier chic" : le Prunier sauvage lance son magazine

Le lieu de vie culturelle situé dans le quartier Mistral vient de créer un bimestriel pour « modifier les représentations, élargir le champ des possibles, faire du commun, valoriser et donner confiance ». Le premier numéro est sorti début mars.


« On a mis numéro 1, mais en fait c'est le numéro 0 ! » Quartier chic, c'est un nouveau magazine qui vient de voir le jour à Grenoble. Mais un magazine atypique, avec un message fort comme nous l'explique Brahim Rajab, directeur du Prunier sauvage. « C'est dans la continuité de ce qu'on a toujours fait au Prunier sauvage : lutter contre les discriminations sociales et culturelles, jouer sur les représentations et donner une autre lecture de nos quartiers populaires qui ne doivent pas seulement être regardés à travers le prisme social. »

Le premier numéro est sorti ce mois-ci : 16 pages tirées à 2 000 exemplaires et distribuées tous les deux mois dans les boîtes aux lettres du secteur 3 de Grenoble et dans différents lieux de vie du secteur comme de la ville entière, pour « jouer sur le double regard » (comment les habitants voient leur environnement mais aussi comment les autres Grenoblois voient ce quartier du sud de la ville).

À l'intérieur, un édito qui pose bien les bases, des petits articles sur l'actualité culturelle, l'interview d'un habitant qui a ouvert son magasin ou encore un reportage photo. « Il est fait surtout par l'équipe du Prunier sauvage, même si un étudiant du quartier a proposé un article et une habitante a écrit un poème. On souhaite pour les prochains numéros que ça soit davantage participatif. »

Si les premiers retours sont très positifs (« sur Facebook, on n'a jamais eu quelque chose qui a été autant partagé ! »), Brahim Rajab rappelle que l'aventure est fragile – son équipe est « à flux tendu » et il n'a pas de ligne budgétaire supplémentaire pour ce projet. « Les solutions pour l'avenir passeront par les citoyens. Nous, on n'attend plus grand-chose d'en haut comme je le dis souvent. On sollicite donc tous ceux qui veulent participer à la création de ce petit journal. » Un appel aux dons a été lancé sur la plateforme Ulule pour financer les trois premiers numéros.


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