Aldous (Harding) amère

Venue de Lyttelton, tout en bas à gauche du monde, Aldous Harding vient faire remonter à la Bobine les douces mélodies un peu tristes qu'elle compose au pays des moutons.


C'est un fait, l'isolement géographique et la supériorité de sa population ovine n'ont jamais empêché la Nouvelle-Zélande de nous faire parvenir ses talents les plus improbables, à l'image d'Aldous Harding, doux nom qui déjà évoque comme un téléscopage entre le psychédélisme visionnaire d'Aldous Huxley et la subtilité malheureusement trop souvent ignorée de son quasi homonyme Tim Hardin. On peut penser également à la détermination sauvage et destructrice de la patineuse Tonya Harding, mais c'est là un terrain glissant, et notre Aldous semble, bien qu'ensorceleuse, plus ange que démon.

Car depuis Lyttelton, où sévit une communauté d'ouvriers et d'artistes, la jeune Néo-Z et ses mélodies de soi(e) figurent une sorte de miroir du folk de l'Alela Diane première époque ou de ses amies Mariee Sioux et Alina Hardin (tiens, tiens), du temps où elles baguenaudaient guitare en main du côté de Nevada City avant de venir nous visiter régulièrement, les Saintes Femmes.

Nul doute qu'Aldous risque, à coups de mélodies douces-amères flottant comme la soie dans la brise et vibrant comme la flamme d'une bougie (Smalls bones of Courage, Hunter) d'emprunter, si ce n'est déjà fait, le même genre de gracieuse trajectoire au charme trouble comme un film de Jane Campion.

Aldous Harding + The Wooden Wolf

À la Bobine jeudi 31 mars à 20h30


<< article précédent
Grenoble mise sur son festival de street art