Stendhal : un Beyle enfant du Dauphiné

« Au bout de chaque rue, une montagne » comme écrivait Stendhal au sujet de Grenoble. Une déclaration d'amour que sa ville natale lui rend toujours, avec notamment un musée inauguré en 2012. Thibault Copin


Henri Beyle dit Stendhal est né à Grenoble et y passera seize années d'une enfance partagée entre deux appartements, l'un synonyme de bonheur et l'autre de malheur, pourtant séparés d'à peine une centaine de mètres. Il voit le jour un 23 janvier 1783 dans une chambre « rue des Vieux-Jésuites [à présent Jean-Jacques Rousseau], la cinquième ou sixième maison à gauche en venant de la Grande-rue, vis-à-vis la maison de M. Teisseire » ainsi qu'il l'écrit dans son autobiographie. C'est la demeure de son père, alors avocat bourgeois au Parlement du Dauphiné – tout ce qu'il déteste.

L'autre, c'est l'appartement de son grand-père le Docteur Gagnon, « sur la place Grenette […] la plus belle place de la ville, les deux cafés rivaux et le centre de la bonne compagnie » détaille-t-il. Homme de sciences et de lettres, le médecin est à l'origine de l'éveil intellectuel du jeune garçon. C'est pourquoi ce dernier lieu est la clé de voûte du musée Stendhal (photo). Il permet, au moyen de textes, d'images et d'objets, de comprendre l'environnement familial de l'auteur. Actuellement, l'exposition temporaire Stendhal un républicain Rouge et Noir (jusqu'au 7 mai 2016) enrichit celle, permanente, en décryptant la naissance de ses convictions politiques.

Un musée mais pas que

L'appartement natal, visitable sur rendez-vous, a lui été converti en bureaux destinés aux équipes municipales du Printemps du livre, afin de soutenir l'effervescence littéraire de l'agglomération. L'écrivain serait heureux de l'apprendre ! Parallèlement, en collaboration avec les bibliothèques municipales, la Collection Stendhal, dont certains de ses manuscrits, est accessible, depuis le site du musée. On recommande notamment l'exposition virtuelle qui est proposée.

Mais le Musée Stendhal s'étend bien en dehors de ces murs puisque la ville entière est témoin de la vie du romancier : du Jardin de Ville à l'église Saint-Hugues, en passant par la collégiale Saint-André, des promenades guidées par un lecteur, au départ de l'appartement Gagnon, ou simplement par des plaques patrimoniales, font de Grenoble une ville à lire, voire un livre à visiter.


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