Chloé, Joy Orbison et Barnt : trouble-fêtes de l'électro

Issus d'horizons culturels distincts, Chloé, Joy Orbison et Barnt n'en partagent pas moins un goût prononcé pour les chemins de traverse, et une volonté commune de réenchanter une scène électronique flirtant chaque jour un peu plus avec l'uniformité. Ils nous donnent rendez-vous à la Belle électrique le temps d'une soirée. Damien Grimbert


La différence entre un DJ-set mémorable et un autre plus quelconque ne tient souvent pas à grand-chose : une petite prise de risque supplémentaire, un effort un peu plus conséquent pour apporter un supplément d'âme… Et, à ce petit jeu, force est de reconnaître que les trois artistes réunis en têtes d'affiche par la Belle électrique font figure d'experts. On ne va pas forcément revenir une nouvelle fois sur les talents dans ce domaine de Chloé, ex résidente du Pulp et figure de proue du label parisien Kill The DJ, déjà venue nous rendre visite à plus d'une reprise.

Reste qu'on n‘en est pas moins curieux de la voir côtoyer sur scène le Londonien Joy Orbison (en photo), de passage lui pour la première fois à Grenoble. Neveu d'un des pionniers de la scène jungle britannique, Peter O'Grady de son vrai nom commence à mixer à l'âge de 13 ans avant de passer à la production une fois atteint la vingtaine. Grandi au son des différentes variantes de la rave culture britannique (two-step, UK garage, grime, dubstep, UK funky…), il signe avec son premier single Hyph Mngo en 2009 un tube absolument imparable qui va le propulser immédiatement en chef de file d'une scène post-dubstep tout juste naissante. Loin de se reposer sur ses lauriers après ce premier fait d'armes, Orbison n'aura dès lors de cesse de peaufiner ses sélections, jusqu'à devenir l'un des véritables piliers de la scène anglaise actuelle.

Techno outsider

Originaire de Cologne, Barnt a connu pour sa part une ascension plus lente, mais ne s'en est pas moins imposé ces dernières années comme l'un des DJs techno allemands les plus passionnants du moment. Issu d'un background éclectique où se mêlent championnats de turntablism hip-hop et étude prolongée des pionniers de l'expérimentation électronique allemande, il a ainsi développé une capacité peu commune à entrecroiser bombes dancefloor lo-fi sauvages (l'irrésistible Chappell) et plages psyché tordues à la fois mélodiques et dansantes. Preuve en est son excellent album solo sorti en 2014 sur son propre label Magazine, juste milieu parfait entre ferveur techno extatique et tentation expérimentale.

Joy Orbison, Barnt, Chloé et Rescue

À la Belle électrique vendredi 15 avril à 23h


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