Kaliko expose son « banal quotidien » à Uriage

La plasticienne est en ce moment en résidence au Belvédère d'Uriage où son travail sera présenté à partir du vendredi 29 avril. On est allés la rencontrer. Noémie Le Page


Cela fait deux ans maintenant que Sandra Moreaux réside dans la région grenobloise, après être notamment passée par les Beaux-Arts de Rouen. Deux années qui lui ont permis de réfléchir à une nouvelle exposition nommée Banal quotidien. « Tout ce que je vais montrer est nouveau, sauf un autoportrait de 2012 » nous explique-t-elle lors de notre rencontre au Belvédère. Son installation in situ, présentée sous la forme d'un chemin, se veut une relecture atypique du quotidien avec des objets travaillés sous différentes formes artistiques.

Dans un coin de la salle, une table attire l'œil. Et pour cause, elle rassemble un trésor unique, pourtant aucunement rempli de diamants et de bijoux : un tas d'objets trouvés par terre. Un petit rire lui échappe quand elle confesse avoir toujours eu l'habitude de faire ça. Elle se rappelle des ses parents répétant inlassablement « c'est sale, lâche ça ». Ces objets, elle les considère comme « des bouts de vie des personnes ». Éparpillés sur cette table, ils paraissent comme liés. Chacun est libre d'imaginer leur histoire, de se poser des questions sur leur provenance. « C'est une petite récolte de rue où l'œil butte, puisqu'il est hors contexte. »

Tous ces objets sont « nuancés chromatiques » aux yeux de Sandra Moreaux, qui s'amuse à les relier en fonction de leur couleur. Des objets que nous voyons quotidiennement sans les voir : la plasticienne leur redonne une nouvelle vie, les met en valeur sous forme de dessin, de photo et d'assemblage. Elle les projette dans nos esprits à travers des formes dont elle garde le secret.

« L'intimité commune »

Une œuvre en particulier nous a interpellés : une collecte de culottes. C'est avec beaucoup d'humour que Sandra Moreaux raconte avoir envoyé un mail à son réseau féminin, avec comme titre « Donne-moi ta culotte ». « Une multitude de culottes me sont revenues, avec des lettres de femmes ou d'enfants. D'abord succinctes ; puis des lettres intimes où elles se racontaient vraiment. » Touchante, drôle,  intime : chaque culotte a son histoire. «  On n'est pas qu'une culotte, parce qu'on est des femmes. On est une mère, une fille, une amie. » Cela peut paraître paradoxal, mais elle nomme ceci « l'intimité commune ».

D'autres œuvres sont encore à découvrir dans cette exposition qui sera inaugurée le vendredi 29 avril.


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