Coup de pinceau dénonciateur pour Nicolas Thomas

Pour son quatrième passage au centre d'art Spacejunk, l'artiste haut-savoyard dévoile des toiles récentes, profondément revendicatrices et distillant une touche sans pareil. Dense et contrastée, sa peinture nous plonge dans un univers désolé en quête d'espoir.


La matière de Nicolas Thomas est plurielle : picturale, dénonciatrice et autobiographique, mais surtout nécessaire. L'artiste, qui expose pour la quatrième fois au centre d'art Spacejunk, esquisse une série de toiles à la touche dense et aux éclats revendicateurs. Un pinceau particulier, issu de l'esthétique des sports de glisse, mais dont la gestuelle empreinte à l'épaisseur picturale de l'Allemand George Baselitz et au style torturé, voire écorché, de l'Autrichien Egon Schiele. Un mélange doux-amer qui permet de rentrer dans une œuvre aux accents sombres, laissant entrevoir néanmoins une lueur verte d'espoir.

Car à travers l'accusation d'une humanité qui tue son environnement, d'un monde politique corrompu et d'une société de consommation pervertie, le peintre sillonne des paysages oniriques à la recherche d'une vérité oubliée. Sur des fonds travaillés aux nuances subtiles, qui contrastent avec les personnages pustuleux aux mains décharnées, Nicolas Thomas propose une fuite de la ville, une escapade hors du capitalisme. Intitulée Escapitalisme, l'exposition révèle une peinture à la fois humaniste et formellement séduisante.

Escapitalisme
Jusqu'au samedi 4 juin, au centre d'art Spacejunk


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