Musique : vers une fermeture du Ciel ?

L'avenir de la petite salle de concert grenobloise semble plus que compromis. On fait le point pour essayer d'y voir plus clair.


Après une fin de saison compliquée l'an passé (et l'arrêt de la programmation), tout semblait se solutionner du côté du Ciel, petite salle de concert grenobloise. « Ça y est, on a des bonnes nouvelles ! Au 1er juin, la convention smac ["scène de musiques actuelles"] sera effective pour le Ciel et la Belle électrique, et tout le monde est avec nous – État, région, département » nous déclarait il y a deux mois Corinne Bernard, ajointe aux cultures de la Ville de Grenoble – le Ciel et ses studios de résidence, répétition et enregistrement devaient ainsi répondre à une partie du cahier des charges du label, sachant que la poursuite d'un volet programmation était aussi envisagée.

Mais ça c'était avant comme dirait la pub. Car l'entente entre les tutelles publiques n'est pas au si beau fixe que ça, la région et l'État ne répondant plus selon Corinne Bernard, sans doute en signe de rétorsion contre la politique menée par la Ville de Grenoble selon l'opposition municipale et pas mal d'observateurs.

Du coup, au conseil municipal du 23 mai dernier, l'avenir du Ciel a été évoqué, et il n'est pas bon. Sa fermeture et le licenciement des salariés (qui ne peuvent pas s'exprimer comme ils sont soumis au devoir de réserve) sont envisagés, la mairie expliquant ne pas pouvoir porter le projet seule. « Il nous manque 60 000 euros » assure Corinne Bernard, qui va rencontrer la ministre de la culture (ou du moins son directeur de cabinet) avec Éric Piolle ce mercredi 1er juin pour évoquer le sujet.

En attendant, personne n'est capable d'en dire plus. Reste les réseaux sociaux pour s'exprimer : une page « Artistes pour le Ciel » a été créée sur Facebook par une intermittente du spectacle fidèle collaboratrice de la salle afin de recueillir les témoignages de ceux qui y sont passés depuis 15 ans. Avec, en description, seulement deux dates : « 2001-2016 ??? ». Et trois points d'interrogation donc.


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