L'heure est grave. Une bonne partie des élus de la Ville de Grenoble est réunie au douzième étage de la mairie. Corinne Bernard, adjointe aux cultures, a les traits tirés lorsqu'elle annonce les conséquences sur sa délégation du « plan de sauvegarde des services publics locaux ». Certes, les baisses de subventions aux associations culturelles, c'est fini assure l'élue. Mais pas les baisses de financements, tous secteurs confondus – action sociale, petite enfance, accueil des usagers, culture… Objectif : économiser 14 millions d'euros sur les deux prochaines années.
Un « plan de refondation » dévoilé à la presse ce jeudi 9 juin qui n'épargne donc pas la culture, domaine qui va faire les frais de cette « frugalité » volontaire. Une des décisions les plus marquantes : le réseau de bibliothèques va être affecté. Trois d'entre elles (sur les quatorze), « les plus petites », vont fermer – Alliance, Prémol et Hauquelin – pour, assure Corinne Bernard, que les onze autres fonctionnent encore mieux (avec l'ajout d'une section jeunesse à Kateb Yacine par exemple).
Mais les mesures d'économies ne s'arrêtent pas là. Le Musée de Grenoble va ainsi devenir « sobre » : 150 000 euros de frais généraux et 70 000 euros de gardiennage sont retirés de ses crédits. Le Muséum va, quant à lui, perdre des postes – la mutualisation de certains employés avec ceux d'autres structures comme le Musée de Grenoble a été évoquée. La sobriété municipale « ne nous fait pas plaisir » explique pourtant le maire Éric Piolle.
Faire plus avec moins : tel est donc le leitmotiv d'une mairie qui se présente, graphiques à l'appui (sur le niveau d'imposition à Grenoble, ou sur la baisse des dotations de l'État), comme asphyxiée. Mais qui assure ne pas mener la même politique d'austérité que Laurent Wauquiez, nouveau président de droite de la région Auvergne-Rhône-Alpes, quand une journaliste le questionne sur ces baisses.