Les Nuits de Fourvière (Lyon) en trois coups de cœur

Si, d'ici le 30 juillet,  des grands noms fouleront la scène de l'amphithéâtre lyonnais (Michel Polnareff, les Pixies, Christophe, The Last Shadow Puppets…), d'autres sans doute un peu moins connus – mais tout aussi passionnants – seront également de la partie. La preuve par trois.


Vinicio Capossela

S'il fallait comparer Vinicio Capossela, déjà présent l'an dernier mais cette fois-ci mis à l'honneur en grande pompe, à un chanteur italien, sans hésiter on choisirait Shane MacGowan, qui est irlandais – mais ça n'a pas beaucoup d'importance.

Comme MacGowan, chanteur historiquement édenté des Pogues, Capossela est un pur rockeur qui a toujours su puiser au plus profond du folklore de son pays pour bâtir une œuvre qui puisse être à la fois populaire, pétrie d'indépendance, foutraque au dernier degré et immédiatement classique, et qui évoque la berceuse comme la chanson à boire – l'usage peut-être commun. Avec, dans la voix, cette fêlure qui ferait pleurer un caillou et dans l'attitude, cette folie furieuse qui donne envie de danser sur les mains.

Samedi 9 juillet

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Silvain Vanot

Lui aussi était déjà à Fourvière il y a deux ans, pour rendre hommage à Robert Wyatt. Lui aussi est mis à l'honneur à un degré supérieur : une résidence à l'Épicerie moderne, salle de concert près de Lyon, pour mettre au point avec Christian Quermalet un spectacle, présenté au Domaine de Lacroix-Laval, autour de son nouvel album, le bouleversant Ithaque.

Un titre ô combien bien choisi pour celui que l'on pensait avoir égaré jusqu'à sa résurrection musicale de 2009 avec Bethesda. S'il est parfois passé entre les gouttes du succès de certains de ses confrères des années 1990, s'il a connu quelques revers, plus d'ombre que de lumière, le chanteur à la voix fluette (évoquant parfois Christophe) est un très grand.

Lundi 18 juillet

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Tindersticks

S'il est un prodige réussi par les Tinderticks en presque 25 ans d'existence – leur premier album, sans titre, fut album de l'année en Angleterre en 1993 – c'est bien d'avoir toujours été à contretemps et à contre-pied de son époque, quelle que soit l'époque. Quand la britpop battait son plein, ils faisaient tout l'inverse et font toujours aujourd'hui tout l'inverse de ce qui se fait.

Et probablement la bande de Stuart Staples n'a-t-elle aucune idée de ce qui se fait. Elle vit dans un monde d'harmoniums, de cuivres à consonances soul et jazz, de voix d'outre-tombe et d'outre-malt. On serait bien incapables de dire ce qui fait le secret de la musique des Tindersticks, qui, sans en avoir l'air, a beaucoup changé en 25 ans. Tout juste peut-on assurer qu'elle se déguste et envoûte à la première seconde.

Dimanche 24 juillet


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