C'est la seconde fois que votre roman est "adopté" (plus qu'adapté) par des parents de cinéma. Comment se passent la séparation, puis les retrouvailles, du point de vue de l'auteur ? Assistez-vous de loin aux envols de ces Icare (Courgette est le surnom d'un enfant nommé Icare) ?
Gilles Paris : Oui à la fois de loin – je laisse aux professionnels le soin d'adapter ce roman librement – et à la fois de près car je suis à la trace ce qu'ils font et je m'en émerveille chaque fois. Je suis comme le premier fan. J'aime que d'autres s'accaparent mon univers pour y insérer le leur.
Claude Barras explique avoir « adouci » votre roman, rendant son film accessible à un jeune public dès 7 ans. Pourtant, il traite des mêmes thèmes graves que vous. Le cinéma, l'animation, atténuent-ils la crudité du sujet ?
La mort de la mère, par exemple, était difficile à traiter à l'image, ce que je comprends bien. C'est beaucoup plus "acceptable" dès le début du film, ce qui, en effet, ne l'a pas empêché d'être fidèle à l'esprit du roman, à sa poésie et à ce fond social qui rapproche ces enfants.
Depuis sa parution en 2002, votre roman a été lu par des milliers d'adolescents et étudié par de très nombreux collégiens. A-t-il eu des résonances particulières chez certains d'entre eux ; vous ont-ils fait part de leurs émotions de lecteurs ?
Oui, bien sûr, dans les salons et librairies ou lors de rencontres avec les écoles, je partage avec eux cette émotion rare de lecture. Il y a chez les collégiens un naturel qui me désarme, ils voient vraiment le monde différemment, ils sont plus ancrés dans la réalité que moi !
Autobiographie d'une courgette
de Gilles Paris, éditions Plon et J'ai Lu