Ethnologie et Cinéma : un siècle à hauteur d'Homme

Zoom sur la vingtième édition du fameux festival grenoblois.
 


Limiter le cinéma à un langage au service du divertissement n'aurait aucun sens : le 7e art sait aussi être un outil d'exploration du monde et le relai d'un regard curieux, sans se montrer scrutateur ni indiscret, sur ceux qui le peuplent grâce à ces scientifiques particuliers que sont les ethnologues. Il n'est d'ailleurs pas indifférent que de grands cinéastes de fiction (ceux pour qui le cinéma tient parfois de la transe ou d'une forme de sorcellerie contemporaine) se soient frottés à l'exercice ethnographique.

Volontiers rétrospective, et accompagnée par de très nombreux "passeurs" (critiques, chercheurs…), cette vingtième édition des Rencontres Ethnologie et Cinéma permet de s'en rendre compte en parcourant le siècle écoulé. Si les projections de l'énigmatique Šarūnas Bartas (Tofolaria), du militant René Vautier (Afrique 50) ou du Québécois Pierre Perrault (La Bête lumineuse) ont lieu en ouverture, tout comme l'avant-première du film rhônalpin Gorge, cœur, ventre de Maud Alpi, la suite de la semaine ne manque pas d'attraits avec Wodaabe, les bergers du soleil (1989, photo) et Grizzly man (2005) de l'iconique Werner Herzog, mais aussi le classique La Chasse au lion à l'arc (1967) de Rouch, qui vient d'être restauré.

À signaler également, une rareté à découvrir : Grass : A Nation's Battle for Life (1924) de Merian C. Cooper, Ernest B. Schoedsack et Marguerite Harrison ; soit un documentaire tourné sur un peuple kurde par les futurs auteurs de King Kong. En tout, 19 films qui déplacent le regard dans toutes les directions.

XXe Rencontres Ethnologie et Cinéma
Dans divers lieux (à la Maison des Sciences de l'Homme et à l'Amphidice sur le campus ; au Méliès, au cinéma Juliet Berto, à la bibliothèque Kateb Yacine et au Musée dauphinois) du 14 au 20 novembre


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