Karim Messaoudi : « Chopper le vocabulaire de Mathurin Bolze »

Rencontre avec le circassien qui reprend le spectacle "Fenêtres" de Mathurin Bolze mardi 15 et mercredi 16 novembre à l'Hexagone de Meylan.


Ça fait quoi de reprendre un rôle créé par un autre, et d'être en plus dirigé dans la reprise par cet autre ?

Karim Messaoudi : Le chantier était assez excitant pour moi. Techniquement – le trampoline notamment –, c'était dans mes cordes donc je me sentais assez à l'aise. Même si j'ai dû viser des endroits où je ne serais pas allé par moi-même. Mathurin m'a amené dans des lieux un peu autres… Et le fait que lui soit là, c'était totalement primordial !

Aviez-vous vu le spectacle avant de reprendre le rôle ?

Quand Mathurin a créé Fenêtres, j'étais très jeune donc je ne l'ai pas vu en vrai. Mais j'en ai toujours entendu parler comme d'un grand moment. Du coup, quand on a décidé de faire cette reprise, on l'a regardé en vidéo ensemble. Il a d'ailleurs galéré à trouver la VHS au fin fond de ses armoires ! Et on a travaillé à partir de ce matériau.

Comment avez-vous procédé ?

On a débuté par une bonne phase acrobatique : lui faisait un mouvement dans l'espace, et moi j'essayais de le refaire. Et ensuite ça s'est démultiplié en longues phrases, en chemins… Pendant plusieurs semaines, il faisait des trucs et moi je le suivais, pour chopper son vocabulaire.

C'est donc une reprise fidèle à l'original, mais le spectacle ne doit pas être tout à fait le même ?

Oui, forcément. Même si on a gardé un cadre, même si on a été fidèles à l'écriture, c'est un rôle où la personne transparaît beaucoup, exprime un corps, un visage… Comme un portrait différent. Les gens qui l'ont vu à l'époque et qui connaissent bien Mathurin ressentent très bien cette différence.


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