Le beau Biolay nouveau est arrivé

Quatre ans après "Vengeance", Benjamin Biolay revient avec un album frappant d'originalité et de sincérité. Véritable renaissance après sa dépression, "Palermo Hollywood" est un pied de nez aux préjugés qui lui collaient à la peau. Il sera jeudi à la Belle électrique.


« C'est en s'oubliant qu'on trouve. » Qu'il ait été inspiré ou non par cette prière de saint François, Benjamin Biolay s'est vraisemblablement retrouvé sur son septième album studio, Palermo Hollywood. Au fond du gouffre pendant de longues semaines, perdu entre l'alcool et les médicaments, c'est en Argentine que le chanteur à texte a trouvé un échappatoire. Sept ans après le magistral La Superbe (2009), Biolay devait faire taire ceux qui pensaient que sa carrière avait alors atteint son apogée. Si Vengeance (2012) n'avait pas fait l'unanimité, Palermo Hollywood, lui, a davantage séduit.

Ce succès retentissant, Benjamin Biolay le doit avant tout à sa capacité de réaction. Raillé pour son penchant naturel à la mélancolie, moqué pour son côté sombre, il a aujourd'hui réussi à sortir de ce carcan pour s'ouvrir à de nouveaux horizons musicaux. Resort de cette éclosion un album à l'orchestration magnifique sur lequel Ennio Morricone et quelques bandas prennent tour à tour le contrôle du chanteur.

On remue des épaules sur le festif La noche ya no existe puis on danse plus franchement sur le sensuel Palermo Soho. Le natif de Villefranche va même jusqu'à composer un rock énergique et puissant avec Pas d'ici ! Bref, on s'amuse et on prend plaisir à entendre le chanteur tordre le cou aux clichés qui lui collaient jusqu'alors à la peau.

Le changement dans la continuité

S'il a évolué, Benjamin Biolay ne s'est pas non plus complètement métamorphosé. Le verbe est toujours aussi maîtrisé et le spleen l'a bien suivi jusqu'en Argentine, comme le prouve le touchant Pas sommeil, de même que le football, forcément.

Puisqu'on aime comparer Biolay à Gainsbourg, impossible de ne pas voir dans ce voyage salvateur en Agrentine un parallèle avec celui de Gainsbarre à Kingston, en Jamaïque. Ici pas de reggae, ce n'est plus à la mode, mais une carrière relancée de bien belle manière et un goût pour la vie (re)trouvé. Les voyages forment la jeunesse, c'est un fait, mais on ne peut qu'admettre qu'ils redonnent également forme à des artistes.

Benjamin Biolay
À la Belle électrique jeudi 17 novembre à 20h30


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