Culture : la métropole grenobloise s'en mêle enfin

Le 3 novembre, Grenoble Alpes Métropole s'est dotée de la compétence culturelle réclamée depuis longtemps par les acteurs culturels. Mais dans les faits, la collectivité semble très prudente puisqu'elle ne s'engage que sur une chose : le transfert dans ses services des deux scènes nationales du territoire – la MC2 et l'Hexagone. On fait le point.


La métropole grenobloise commence à rajouter des cordes à son arc. Après sa création l'an dernier (elle a succédé à la communauté d'agglomération du même nom), elle vient de s'adjoindre, en plus de ses six compétences actuelles, le domaine culturel et sportif. Même si, dans les faits, au 1er janvier 2017, il n'y aura pas de création de poste de vice-président à la culture, ni de service correspondant. Et, bien sûr, les adjoints à la culture des 49 équipes municipales ne disparaitront pas. Le président PS Christophe Ferrari et sa majorité préfèrent y aller doucement

« Le transfert des deux équipements à la Métropole que sont l'Hexagone de Meylan et la MC2 est la seule décision réelle prise pour le début d'année prochaine » résume Henri Touati, membre du Collectif métropolitain des acteurs artistiques et culturels qui a participé à la concertation autour de ce sujet. En 2017, les réflexions vont donc continuer, et ainsi valider (ou infirmer) les choix faits en ce début novembre.

La culture conjuguée au conditionnel 

Utiliser le conditionnel est donc nécessaire pour parler de politique culturelle métropolitaine. La délibération du conseil métropolitain évoque par exemple le transfert possible d'équipements à la Métro comme le centre national d'art contemporain le Magasin ou encore le Conservatoire à rayonnement régional (CRR). D'autres projets sont sur cette longue liste dont certains sont issus de la concertation débutée en juin 2016 entre les citoyens, les acteurs culturels et la collectivité.

On dénombre ainsi 37 participants et 81 propositions. Certaines ont été retenues, comme un fonds d'action artistique (« destiné à soutenir des initiatives innovantes et transversales ») et un lieu de fabrique autour de la création (« un outil permettant de créer, d'expérimenter et d'innover »). Mais très vite, le financement va poser question : « Si la métropole nous demande de plancher sur un budget [sur la Fabrique], on le fera, mais on sait que ce projet risque de coûter cher » regrette Henri Touati.

Tout le problème est là. Pour que la métropole devienne un acteur d'importance, il faudra mettre les moyens, mais aussi imaginer une politique ambitieuse pour la culture. Grenoble Alpes Métropole a toutes les cartes en main pour réussir. Reste à voir lesquelles seront abattues en 2017.


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