"La Fille de Brest" : potion amère (comme le Mediator)

de Emmanuelle Bercot (Fr., 2h08) avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel, Charlotte Laemmel…


Une pneumologue brestoise découvre une corrélation entre prise d'un médicament, le Mediator, et atteinte cardiaque. Elle se battra quasi-seule face au lobby pharmaceutique et à ses confrères parisiens pour que les autorités reconnaissent la nocivité du produit…

Bien moins inspirée que pour son viscéral La Tête haute (2015), Emmanuelle Bercot signe une adaptation longue, pesante et scolaire du combat acharnée du Dr Frachon. À sa décharge, un tel exercice n'a certes rien d'une sinécure. Et pour qu'une histoire "reposant-sur-des-faits-réels" récente farcie de procédures judiciaires et de jargon technique se transmute en épopée attractive, il faut au moins l'écriture divergente d'un Aaron Sorkin (The Social Network, Steve Jobs) !

Si Sidse Babett Knudsen (la lumineuse révélation de Borgen et de L'Hermine) met toute l'énergie du désespoir au service de son personnage (donc de sa cause), elle ne se trouve pas forcément bien relayée par Benoît Magimel, livide et absent. Résultat : un film malade méritant une perfusion et quelques coupes. Mais ce n'est quand même pas une purge comme Réparer les vivants


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