On se calme avec La Femme, ni génie ni arnaque. OK ?

La Femme, pour certains, est l'avenir du rock français. Pour d'autres, c'est plutôt la plus grosse escroquerie de ce début de siècle. Avant le concert du groupe français qui monte à la Belle électrique (et à guichets fermés), on essaie d'y voir plus clair.


Lundi 12 septembre 2016. Tout ce que la France compte de personnalités branchées est devant TMC, obscure chaîne de la TNT, pour regarder la première de Quotidien, nouvelle émission du journaliste star Yann Barthès. Alors que les pastilles d'actu s'enchaînent, l'ancien présentateur du Petit journal annonce la venue de La Femme, « l'événement musical de la rentrée ». Faut dire qu'il était attendu ce Mystère, deuxième album du groupe français après la claque Psycho Tropical Berlin (2013).

Sauf que leur prestation fut… comment dire… Il n'y aura que le site des Inrocks pour s'enthousiasmer le lendemain dans un article titré : « l'excellent live de La Femme sur la scène de Quotidien ». Parce que même si le morceau Où va le monde ? qu'ils interprétèrent ce soir-là est dans le plus pur style de La Femme, façon Nous étions deux sur le premier album, le rendu s'avéra désastreux, le groupe donnant l'impression de se produire dans une kermesse de fin d'année arty où personne n'aurait conscience que chanter juste, quand même, ça se fait un peu. La Femme bashing pouvait alors commencer.

Femme à clics

Car depuis la sortie de Mystère et l'accueil plus que chaleureux d'une bonne partie de la presse les concernant (« La Femme est l'avenir du rock français » en une des Inrocks – toujours eux ; et même nous au PB dans notre panorama de rentrée), beaucoup ont commencé à dénoncer, souvent avec le plus de mauvaise foi possible, l'escroquerie de ce début de siècle que serait La Femme – comme Fauve ou Christine & the Queens d'ailleurs (certains ont l'arnaque facile).

Si cette théorie permet de faire des articles très drôles à partager sur les réseaux sociaux (au pif, Brain Magazine : « Pétition pour que La Femme cesse de jouer en live à la télé »), elle est presque autant ridicule que l'enthousiasme béat du camp d'en face. Surtout que, si on l'écoute posément, l'album de La Femme tient largement la route avec son pop-rock psyché tout autant tubesque (Où va le monde ?) que mélancolique (Septembre). Et, surtout, solidement produit, notamment lorsqu'il part dans le plus expérimental.

Du coup, si jamais, à la Belle électrique, La Femme (qui, pour info, est une femme et plusieurs hommes) nous refait le coup de Quotidien, on ira boire des verres au bar en donnant de temps en temps un œil sur la scène. Et on écoutera l'album en rentrant pour se réconforter.

La Femme
À la Belle électrique jeudi 24 novembre à 20h30


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