La noirceur ne cesse de prendre de l'ampleur dans l'œuvre de la Californienne Emily Jane White. Mais cette noirceur textuelle est magnifiée par un son folk vaporeux et une voix à la douceur enveloppante. Pour son cinquième album They Moved in Shadow All Together, au titre inspiré par une phrase d'un roman de Cormac McCarthy, l'artiste explore les violences humaines, qu'elles soient racistes comme sur le titre Black Dove ou envers les femmes avec Womankind. Et si les mots sont durs, la mélodie apaise leur sens dans un contraste déroutant.
Alternant piano et guitare, Emily Jane White nous fait ainsi naviguer au creux d'une mélancolie épurée, qui oscille entre harmonies légères et arrangements finement tissés. En enrichissant sa palette vocale avec des excursions dans le chant classique, elle compose un opus chargé en émotions au gré de ballades ténébreuses, telle une ombre gracile qui ricocherait d'accord en accord selon un équilibre périlleux mais lumineux. Une œuvre fragile, faite d'instants fugaces comme un voile qui effleurerait le grain de la peau et qui se lèvera vendredi à Meylan.
Emily Jane White
À la Maison de la musique (Meylan) vendredi 25 novembre à 20h30