Il a la dégaine des grands soul men de la Louisiane et au moins le même talent. Avec son chapeau melon, sa canne et son gilet impeccable, ce grand zazou pourrait très bien avoir grandi dans le vieux carré français de la Nouvelle-Orléans, faisant ses gammes avec Louis Armstrong ou Eddie Bo. En réalité, Abdou Fatha Seck, alias Faada Freddy, est né à Saint-Louis, au Sénégal. Son premier amour n'est pas le jazz, mais le rap. Avec Daara J, groupe qu'il a créé en 1992, il propose un hip-hop teinté de soul et de jazz. En solo, il a laissé cette teinture devenir sa couleur principale. Une franche réussite.
Avec Gospel Journey (2015), Faada Freddy réussit le pari fou qu'il s'était lancé : réaliser un album entier sans aucun autre instrument que son corps. Les percussions, assurées par des doigts, des paumes, des torses, sont rejointes par des cuivres vocaux impressionnants. Le reste, sa voix s'en charge. Chaude, ronde et puissante, elle ne vient ni du Sénégal ni de Louisiane mais du cœur. Un supplément d'âme qui rend chacun de ses concerts inoubliables. Et ce n'est pas les Parisiens ayant fini à chanter avec lui dans une rame de métro à la fin d'un de ses concerts qui diront le contraire.
Faada Freddy
À la Belle électrique samedi 3 décembre à 20h30