Professeur Ibrahim Maalouf

En plus d'être un trompettiste virtuose doublé d'une véritable rock star (comme il le prouvera sur la scène du Summum), Ibrahim Maalouf est un professeur déterminé. Fervent défenseur de l'improvisation musicale, il se bat contre un enseignement sclérosé qui freine selon lui la créativité des jeunes élèves.


S'il aime s'exprimer sur scène avec sa trompette, Ibrahim Maalouf apprécie tout autant prendre la parole dans les salles de classe. Parce qu'un artiste qui ne participe pas à la transmission de ses connaissances n'en est pas vraiment un explique-t-il. Issu d'une famille d'enseignants, le trompettiste virtuose a commencé à gagner son premier argent de poche avec des cours privés avant d'atteindre de prestigieux conservatoires pour instruire les plus jeunes. Seulement, comme lorsqu'il compose et monte sur scène, Ibrahim Maalouf n'apprécie pas les cases qu'ont créées ses prédécesseurs.

Opposant à une vision jugée rétrograde de l'enseignement de la musique classique en France une approche différente, le musicien va parfois au clash avec les directions. En 2013, il démissionne de son poste au Conservatoire d'Aubervilliers, où il juge l'enseignement trop « figé ». C'est qu'il n'entend pas faire de ses élèves des trompettistes d'orchestre ou des solistes. Son cheval de bataille à lui, c'est l'improvisation. Et comme toutes les autres pratiques musicales, l'improvisation s'apprend.

Comme un professeur de français inviterait à voir plus loin que les mots d'un auteur, le trompettiste veut faire de ses élèves plus que de simples interprètes de partition. Parce que, selon lui, la musique est affaire de libre expression, d'échappées. La musique est fugace, et si une portée peut capturer un moment magique, elle ne pourra jamais retranscrire la beauté de l'interprétation. C'est pour ces leçons que se bat le professeur Maalouf.


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