The French Bastards en BO

Ils sont trois et auraient sans doute pu devenir compositeurs de musique de films. Eux ont préféré mettre leur talent au service d'un jazz énergique et sautillant aux influences multiples. Le résultat est pour le moins original.


On pourrait les confondre avec un album de l'Inspector Cluzo. Seulement voilà, The French Bastards ne font pas du hard rock. On pourrait plutôt parler de hard jazz tant l'énergie dégagée par leurs compositions n'a rien à envier aux riffs bourrés de distorsion et de fuzz de leurs homologues à gros amplis.

S'il faut du talent et un certain courage pour se lancer dans le hard rock en 2016, il en faut d'autant plus pour proposer un jazz accessible à tous. C'est pourtant ce que font Jean-Christophe Prince (premier rédac chef du PB pour la petite histoire, il y a plus de 20 ans donc), Guillaume Lannoy et Xavier Bray, concert après concert, enregistrement après enregistrement. Et pour l'heure, les trois Grenoblois le font très bien.

Bande originale

Pianiste avec probablement un peu plus de dix doigts, Jean-Christophe Prince compose ce qui est ensuite réarrangé par l'ensemble de la formation. Ressort de ce "brainstorming sur portées" une musique carrée mais déjantée, transgressant les codes imaginaires d'un genre nouveau avec une rigueur paradoxale. C'est une résurgence des années folles si elles avaient été plus folles encore. Titre après titre, les trois excellents (voilà généralement le seul adjectif correspondant à des artistes de jazz accomplis) musiciens ouvrent les portes d'un cinéma un peu vieillot dans lequel reposent des longs-métrages poussiéreux encore jamais diffusés.

Sur ces bobines résonnent les bandes originales créées par cette bande originale. Des échappées belles qui colleraient tantôt à un Woody Allen, tantôt à une scène loufoque de Charlie Chaplin. Même le nom des morceaux évoque à lui seul une histoire (Course poursuite au musée, Prince Street, Le dossier Prokoviev). Le reste, les instruments s'en chargent : le piano fugue à toute allure, généralement rattrapé par un walking bass qui sait aussi courir et par une batterie cadrant rythmiquement ces deux fuyards.

En bref, The French Bastards jouent, au sens premier du terme. Ils s'amusent et ça s'entend. « Sur une base acoustique, le groupe ouvre ses futures compositions sur l'électro et les featuring » peut-on lire sur leur site. Vivement l'ouverture !

The French Bastards
À la Bobine samedi 10 décembre à 19h30
Au Marché de Noël vendredi 16 décembre à 20h
À la Passoire vendredi 13 janvier


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