"La Jeune fille sans mains" : on applaudit à tout rompre

de Sébastien Laudenbach (Fr., 1h13) animation


Un pauvre meunier se fait circonvenir par le Diable et lui cède sa fille en échange d'une fortune. Mais la belle étant trop pure pour être corrompue, le démon ne peut la toucher. Le père a beau couper les mains de sa fille, rien n'y fait…

Cette adaptation animée des frères Grimm tranche littéralement avec le tout-venant, d'emblée par l'originalité de sa technique : toutes signées Sébastien Laudenbach, les illustrations la composant sont davantage des évocations, des esquisses à l'encre émaillées de masses colorées vibrantes que des images sagement bouclées. Il en ressort une intensité fiévreuse, une intranquillité en parfaite adéquation avec un sujet ne s'embarrassant pas de précautions inutiles – un conte étant un tissu de cruautés dont il faut tirer une morale, en adoucir les contours par crainte de choquer les jeunes esprits frise toujours le contresens !

Triomphant sans hargne de toutes injustices de la vie avec opiniâtreté, classe et optimisme, l'héroïne La Jeune Fille sans mains est une élégante incarnation du combat contre les discriminations. Un modèle transgressif, même si la vie réelle n'a rien d'un conte de fées…


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