Un centre d'art n'est pas seulement un lieu d'exposition, c'est également un espace d'incubation de la pensée. Jeudi 26 janvier, à l'occasion de la Nuit des idées, le Magasin se transformera en salon de discussions avec une soixantaine d'intervenants pour parler sciences, art et enjeux sociétaux. Mais surtout pour rêver tous ensemble.
Initiée à l'échelle internationale par l'Institut français, la Nuit des idées vise à promouvoir la pensée française le temps d'une soirée à travers des échanges, des rencontres et le partage des savoirs. Pour sa deuxième édition, le centre national d'art contemporain le Magasin s'empare de l'événement et fait sien le thème "Un monde commun", en y ajoutant ses aspirations.
Sous-titrée "J'ai décidé de rêver", la manifestation est surtout l'occasion pour la nouvelle équipe du lieu d'ouvrir son espace aux Grenobloises et aux Grenoblois, comme nous l'explique la directrice Béatrice Josse. « L'idée est de lier les champs de connaissance. Pour moi, l'art est vraiment un prétexte pour faire des choses avec les autres, de manière pluridisciplinaire. Mon expertise c'est l'art, mais j'ai besoin d'être accompagnée par d'autres personnes spécialisées dans d'autres domaines. »
Jeudi 26 janvier s'annonce ainsi comme une nuit dédiée à la parole avec une soixantaine de « chercheurs, penseurs, activistes et autres idéalistes », dans tous les domaines, pour permettre d'échanger dans un cadre intimiste. « On n'est pas là pour convaincre, on est là pour échanger. C'est une conversation comme à une table de café. »
Plongés dans une ambiance tamisée, les intervenants et le public seront ainsi invités à se retrouver à 3 ou 4 autour d'une table pour évoquer un sujet pendant 30 minutes. Une dizaine de tables seront mises en place avec un système de roulement par tirage au sort. « L'idée, pour chaque intervenant, est de pouvoir avoir une confrontation directe et intime avec la personne. Il faut se laisser surprendre. »
Sciences dures avec l'astrophysicien Aurélien Barrau, afro-féminisme avec Amandine Gay, diversité sur les scènes avec le chorégraphe Rachid Ouramdane, mais aussi cinéma, architecture, sociologie ou encore astrologie, chamanisme... Avec cette Nuit, Béatrice Josse cherche clairement l'émulation des savoirs. « C'est un panorama de gens qui vivent ici, ou qui ont des attaches avec Grenoble, et qui participent d'une idée de cette ville, de sa diversité entre "sciences molles", activistes, travailleurs sociaux. C'est le reflet d'une identité grenobloise, au moins régionale. La volonté est de mettre en avant les intelligences locales et favoriser les croisements. On a complètement assumé la parité, après j'ai rajouté ma petite note perso avec les tendances queer. »
En parallèle à ces temps de discussions, seront projetés des films dans l'auditorium et des extraits du travail d'Amandine Gay dans le hall d'accueil. Pour parfaire cette soirée, Cuisine du monde ravira le palais de cette petite population qui ne demande qu'à rêver.
Nuit des idées
Au Magasin jeudi 26 janvier de 19h à 2h