Festival Holocène, première édition : demandez le programme

Pour sa première édition, le festival Holocène, sis entre Summum et petites scènes, n'y va pas de main morte dans le mélange des genres et des jauges. Il y aura à boire et à manger entre le 2 et le 11 mars, certes, mais au moins pour tout le monde dans une programmation dont l'éclectisme est définitivement le nom.


Si l'Holocène, en plus d'un titre magique de Bon Iver, fut une ère interglaciaire qui vit disparaître la plupart des espèces de mammifères géants connus (comme le regretté paresseux géant, plus gros qu'un éléphant), le festival Holocène a choisi lui d'utiliser ce nom pour matérialiser le mélange des espèces qui fera le sel de sa programmation. N'hésitant pas au passage à faire se côtoyer des créatures de grande taille avec d'autres plus modestes, les monuments historiques comme les jeunes espoirs.

Certes, c'est un peu le principe d'un festival, mais on touche là aux confins du concept. Les Fréro Delavega côtoyant, même de loin, Magma ou des jeunots à guitares fumantes, avouez que ce n'est pas banal. Et ce sont bien les Fréro qui ouvriront ainsi les festivités en tête d'affiche du Summum, le jeudi 2 mars, après que se soient succédé sur scène l'électro swing de Lamuzgueule (qui n'aura jamais aussi bien porté son nom), le rock tendu de Bon Air et le rap à la cool de Féfé (l'ancien de Saïan Supa Crew).

Quant à la deuxième date au Summum (le vendredi 3), elle mélangera la synthwave terriblement dansante de Carpenter Brut, l'électro pop de General Elektriks et celle de ses presque cousins Naïve New Beaters et Salut c'est cool (parce qu'il y a plusieurs façon d'être cousins). Une soirée foisonnante pour laquelle on comptera pas moins de huit groupes.

La doudoune en feu

Mais on n'aura encore rien vu : le lendemain, samedi 4 mars, pour un grand raout qui s'étalera jusqu'au petit matin, ils seront pas moins de 12 à Alpexpo, dont le phénomène de l'indie folk électro française Broken Back, l'ancêtre électro Étienne de Crécy et les toujours irrésistibles Jabberwocky (le tube Photomaton, c'est eux). Quelques noms qui suffiraient à tracer une ligne quelque peu électro-pop dans les interstices de l'événement.

Mais ce serait sans compter sur la deuxième semaine qui, à partir du mercredi 8 mars, investira des lieux plus confidentiels. Et sera moins riche en noms bankables, à l'exception de Magma, la légendaire formation du Français Christian Vander (à l'Ilyade le jeudi 9 mars) que les moins de quelques décennies ne peuvent pas connaître. Ainsi de Tim Dup et sa drôle de chanson française et de Kapone, sorte de Patrick Coutin (J'aime regarder les filles) pour un nouveau siècle, teinté de Bashung primal (le mercredi 8 mars à l'Ampérage), du pianiste-conteur vu à la télé Redouanne Harjane (le vendredi 10 mars à la Vence scène) ou du rappeur qui monte (le concert est complet) Georgio (le vendredi 10 mars également, à la Belle électrique).

Pour finir, le samedi 11 mars, une soirée de clôture baptisée Burning Doudoune (cela a failli être le nom du festival !), à forte consonance grenobloise, fera péter les décibels et les coutures de pantalon à la Bifurk à coups de cordes de guitares et de tronçonneuses avec, notamment, Chainsaw Blues Cowboy, Charlie's Frontier Fun Town,  General Cluster et l'incandescente Julie Bally.

Conlusion : là où le duc de Liancourt dit un jour au pauvre Louis XVI « ce n'est pas une révolte sire, c'est une révolution », on pourrait dire d'Holocène « ce n'est pas un festival, c'est une fête du slip ». Géant, le slip.  

Festival Holocène
Dans divers lieux du jeudi 2 au samedi 11 mars


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