John Mayall : blues toujours

Le pionnier du blues anglais, à la soixantaine d'albums (studio comme live),  sera samedi 18 mars à la Belle électrique. Une légende vivante en somme.


Fringant octogénaire, John Mayall est presque aussi vieux que le blues lui-même, et au moins autant que le blues anglais dont il est l'un des pionniers. Une tradition british qui a vite fait la part belle aux "guitar-heroes" comme Eric Clapton, Mick Taylor, Peter Green, Jeff Beck, Jimmy Page... Bref, à toute une génération de techniciens hors pair et de solistes virtuoses. Parfois un peu trop quand la démonstration l'emportait sur le supplément d'âme.

Mayall, aîné d'au moins dix ans de toute cette portée de bluesmen, et par ailleurs multi-instrumentiste, est un peu – légendes américaines mises à part – leur maître à tous, qui montra la voie possible d'un blues à l'anglaise et de la guitare qu'il maîtrise depuis l'âge de douze ans, fabriquant parfois lui-même ses instruments.

Ce n'est pourtant qu'à 30 ans qu'il fonde The Bluesbreakers, formation mythique qui sera à la pointe du "british boom blues" et verra passer au mitan des 60's certains des talents précités, comme une sorte de centre de formation des bluesmen dont Clapton sera la figure de proue pas toujours très reconnaissante.

Plus que cela Mayall, qui s'exile plus tard en Californie, restera à jamais comme l'un des rares puristes du blues de Chicago et de ses douze mesures quand d'autres l'accommoderont à d'autres styles musicaux. Il se pourrait donc bien que l'homme à la soixantaine d'albums (studio comme live) soit le dernier véritable dinosaure de Sa Majesté le blues et du blues de Sa Majesté.

John Mayall
À la Belle éléctrique samedi 18 mars à 20h30


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Mona Loizeau