"Ghost in the Shell" : trois questions à Scarlett Johansson

Après "Lucy" (2013) et "Her" (2014), l'actrice incarne dans "Ghost in the Shell" de Rupert Sanders un nouveau rôle célébrant les noces de l'humanité et de la cybernétique. Propos recueillis lors de la conférence de presse.


Qu'est-ce qui vous attirée dans ce projet ?

Scarlett Johansson : C'est difficile de dire ce qui m'a attiré de prime abord… C'est un long processus entre le moment où l'on en a parlé, et celui où l'on a tourné en Nouvelle-Zélande. Ce n'était pas très évident pour moi de comprendre au départ comment on pouvait transposer un "anime" qui est déjà un chef-d'œuvre et où trouver ma place. Le Ghost in the Shell de Mamoru Oshii est tellement introspectif et poétique, et cependant très froid. Je me suis demandée comment entrer dans ce personnage.

Petit à petit, cette idée m'a hantée ; l'histoire est restée en moi. Quand j'ai rencontré Rupert Sanders, il travaillait depuis deux ans sur les visuels et on a commencé à parler. Nos conversations ont duré une année, et je me suis de plus en plus sentie investie émotionnellement dans ce personnage.

Votre personnage investit un corps qui ne lui appartient pas pas. Est-ce une métaphore de votre métier d'actrice ?

Lorsque l'on est actrice et que l'on joue, il y a une connexion intense entre le corps et l'esprit – c'est d'ailleurs ce qui est le plus important. Je crois que notre instinct est l'outil le plus essentiel dans notre métier d'acteur. Bien sûr, le corps est un outil supplémentaire, celui avec lequel on communique. Les deux sont complètement en osmose.

Quelle trace mémorielle avez-vous conservée de ce tournage ?

J'apprends toujours quelque chose lorsque je tourne, en particulier sur moi-même. J'apprends sur mes limites, sur ce qui m'embarrasse. Ghost in the Shell a confirmé une chose que je crois profondément : il faut travailler avec des réalisateurs qui sont de vrais partenaires créatifs. Quand la connexion est impossible, le travail devient difficile.

Sur ce tournage, il l'a été de manière intéressante, car il y avait des défis à relever. Comme Rupert aime les acteurs, il a pris le temps de faire des répétitions, de parler avec nous sur la manière d'aborder les scènes. Ça m'a confortée dans ma croyance que cette collaboration sur un plateau avec un réalisateur est absolument essentielle.


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"Ghost in the Shell" : humains, après tout