L'été en pente douce avec H-Burns

On a des principes au PB : dès qu'H-Burns passe près de chez nous (ici à la Belle électrique jeudi 6 avril), on écrit sur lui. Et ce même si son dernier album nous a un peu moins convaincus...


On avait laissé le Français H-Burns au bord d'une route nocturne qui, fantasmant la ruée vers l'Ouest, semblait de son propre aveu – il le chantait – ne mener nulle part. C'était avec Night Moves (2015), album d'autant plus réussi, déroutant et déchirant qu'il faisait suite au sonique Off The Map (2013), fabriqué avec le mage-bricoleur Steve Albini.

On le retrouve, ce Renaud Brustlein tant défendu dans ces pages, à peu près au même endroit et dans la même humeur. Il y a dans Kid We Own The Summer​ (titre magnifique) quelque chose de la même mélancolie à l'œuvre sur Night Moves, quelque chose de l'idée d'une fuite et d'une route sans fin qui voudrait échapper à quelque démon. Ici celui de l'amour (I wasn't trying to be your man, qui donne envie de prendre la route de nuit pour retrouver l'être aimé, We could be strangers).

On retrouve aussi cet espèce de flamme springsteenienne (The kind of fire) qu'on avait tant aimée sur Night Moves, et un compositeur finalement jamais aussi à son affaire que lorsqu'il s'agit de faire éclore la douceur de ses chansons (l'usage subtil des claviers et la batterie pressée mais précise de Yann Clavaizolle).

Reste que ce disque – et c'est sans doute parce qu'il succède à Night Moves (il pourrait en être l'autre face, mixée par le même producteur, Rob Schnapf) – donne parfois l'impression de manquer de relief. Et H-Burns de se répéter quelque peu, même s'il le fait magnifiquement. À l'auditeur de savoir tirer les marrons du feu H-Burns.

H-Burns + Bertrand Belin
À la Belle Elecrtique jeudi 6 avril à 20h30


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