Gaspard Proust : des lendemains qui déchantent

L'humoriste souvent comparé à Desproges (c'est justifié) revient avec un "Nouveau spectacle"... décevant. Il sera mardi 11 avril au Grand Angle (Voiron) si jamais.


Dans le vaste monde des humoristes, Gaspard Proust occupe une place à part, tout sauf centrale. Logique : son positionnement hautain ne peut lui offrir les torrents de passions que reçoivent ses confrères bienveillants que l'on voit rire à pleines dents dans toutes les émissions télé. Lui est clairement du côté du cynisme, de l'humour noir, comme il l'a prouvé chaque semaine dans ses chroniques télévisuelles chez Ardisson. Et, surtout, dans son précédent spectacle Gaspard Proust tapine (oui, Gaspard Proust ne fait pas ce métier par plaisir) rempli de phrases choc excellemment bien écrites justifiant que pas mal de monde aient trouvé en lui le nouveau Desproges.

Comment du coup passer l'étape du nouveau spectacle sans tomber dans la redite ? Une question qu'il a dû se poser longtemps, et à laquelle il a finalement répondu (sans doute en désespoir de cause – on ne voit que ça) avec un Nouveau spectacle d'une fadeur déconcertante. Certes, on est bien face au Gaspard Proust si brillant dont on a souvent vanté les mérites (son humour noir fonctionne toujours), mais un Gaspard Proust qui se caricature lui-même (les parties sur sa misogynie supposée sont d'une lourdeur) et tombe dans le simple commentaire de l'actu, donnant à son one-man-show des allures de longue chronique. Mais peut-être que les dernières semaines de cette atroce campagne présidentielle vont l'inspirer davantage – nous avons vu son spectacle cet automne. On l'espère de tout notre cœur (noir).

Gaspard Proust
Au Grand Angle (Voiron) mardi 11 avril à 20h


<< article précédent
Vues d'en face : regardez-nous, encore et encore