"Blind Man Running" : boucan d'enfer signé Asylon Terra

« Math rock chuchoté et hurlé, instrumentalo-viscéral, pop lyrique, jazz cinématographique » : voilà les mots qu'utilise le quartet grenoblois pour se définir. Il sera jeudi 20 avril sur la scène de la Bobine pour prouver qu'il ne ment pas.


Si le nom du groupe Asylon Terra (soit, Terre d'asile) est une référence à la question de la migration et de l'asile des peuples opprimés, le titre de son album, Blind Man Running, et son contenu pourraient pointer, selon les interprétations, que l'aveuglement d'une partie de l'Europe à l'égard des vivants est aussi une surdité. Une surdité aux problèmes du monde, auxquels l'Occident n'est pas toujours étranger.

Et c'est comme pour combattre cette surdité qu'Asylon Terra s'est mis en tête de faire un boucan de tous les diables. Oh, pas un boucan gratuit et insensé qui reviendrait à taper sur des casseroles mais un boucan musical, aussi ordonné que chaotique, qui flirte tout autant avec les musiques répétitives et le jazz polyrythmique qu'avec le rock et les musiques électroniques.

Non loin des incartades stylistiques d'un jazzman comme Guillaume Perret, ami et invité sur ce disque, le quatuor mené par Pierre Lordet aux compositions et aux clarinettes (avec Anne Quillier aux claviers Rhodes, Lucas Hercberg à la basse et Clément Black à la batterie, tous éminents jeunes jazzeux) pousse un cri instrumental sauvage voué à la transe autant qu'à la catharsis dans cette ambiance de fin du monde qui est moins de leur fait que de celui du monde lui-même. Et qu'ils ne font que retranscrire avec furie.

Asylon Terra + Edda
À la Bobine jeudi 20 avril à 20h30


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