Raphaël Imbert : saxophone voyageur

Le Français sera jeudi 4 mai à la Source avec des invités haut de gamme dont les notes rappellent la musique de la Nouvelle Orléans. Ça s'appelle "Music is My Home" et ça donne très envie.


« Je suis partout chez moi grâce à la musique » dit Raphaël Imbert. On ne peut que le croire tant le saxophoniste français s'est échiné (sans effort, qu'on ne se méprenne pas) à le prouver tout au long de sa carrière. C'est que ce compositeur, également chercheur et chef d'orchestre héritier d'Albert Ayler, de Coltrane ou de Miles, a cherché l'essence du jazz jusque dans des recoins reculés, jusque par exemple dans ses rapports à la musique sacrée.

Un travail qui accouchera notamment, puisqu'il s'agit aussi de jouer, des projets Bach-Coltrane ou Les Musiques sacrées de Duke Ellington. Avec le projet Omax Lomax (du nom du fameux ethnomusicologue américain) lancé par l'Ircam, Imbert se penchera également sur les rapports entre improvisation et nouvelles technologies. Une mission de recherche qui l'amènera à la rencontre de musiciens du Sud des États-Unis.

Or c'est précisément de là, de ces lieux où la musique est intrinsèquement sacrée et brisent dès la première note toutes les barrières établies par ailleurs, de ces rencontres aussi que naît le disque Music is my home. Où l'on retrouve, outre la batteuse française Anne Paceo, les bluesmen Big Ron Hunter (géant) et Alabama Slim (qui l'accompagneront sur scène à la Source) et l'envoûtante chanteuse-contre-bassiste folk Leyla McCalla.

Les genres s'y mélangent, les compositions, les improvisations et les traditionnels aussi, en une merveilleuse créolisation qui est l'essence musicale même d'une Nouvelle Orléans où la musique est elle aussi partout chez elle.

Raphaël Imbert feat. Ron Hunter & Alabama Slim
À la Source (Fontaine) jeudi 4 mai à 20h30


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