"Les Bords du monde" : les rois du monde surtout

Le metteur en scène grenoblois Laurent Poncelet (compagnie Ophélia Théâtre) a de nouveau conçu un spectacle bondissant et énergique avec de jeunes interprètes venus des quatre coins du monde, de ses bords. Nous avons assisté à une générale quelques jours avant la première représentation.


Le metteur en scène Laurent Poncelet, directeur de la compagnie Ophélia Théâtre et du Festival International de Théâtre Action qui a lieu tous les deux ans dans l'agglo grenobloise, est ce que l'on peut communément appeler un artiste engagé. C'est-à-dire un homme qui ne fait pas des spectacles déconnectés du monde mais avec ce monde, sa complexité, ses enjeux, ses drames… Un monde pluriel puisqu'il s'entoure de tout un tas de jeunes venus de différents pays, pour des créations entre théâtre, danse, cirque et musique souvent bondissantes et rageuses.

Après les claques Magie Noire et Le Soleil juste après, c'est une nouvelle fois le cas avec Les Bords du monde. Un spectacle construit avec des interprètes brésiliens, marocains, togolais et syriens, d'où le côté réellement cosmopolite de l'aventure. Et un spectacle dans lequel on retrouve tout ce qui fait la patte Poncelet (il demande aux artistes de se lancer dans diverses improvisations et remodèle tout ça sur le plateau), même si le côté patchwork transparaît plus cette fois-ci.

Reste tout de même des tableaux très forts, notamment ceux convoquant les deux réfugiés politiques syriens qui rappellent violemment une situation avec laquelle le monde semble de plus en plus s'accommoder, sans doute par défaitisme ou résignation. Cruel.

Les Bords du monde
À l'Espace Paul Jargot (Crolles) samedi 6 mai à 20h30
À l'Heure bleue (Saint-Martin-d'Hères) jeudi 11 mai à 20h
Au Jeu de Paume (Vizille) vendredi 12 mai à 20h30
Au Théâtre de la Mure vendredi 19 mai à 20h30


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