Un Grenoble Street Art Fest pour « faire musée à ciel ouvert »

Le mercredi 7 juin débutera la troisième édition du Grenoble Street Art Fest, manifestation qui s'étend chaque année un peu plus dans la ville (cette fois-ci du côté du cours Berriat notamment) et ailleurs même (Fontaine et le campus). Rencontre avec son boss Jérôme Catz, fondateur de la galerie Spacejunk, et rapide tour d'horizon de ce que l'on découvrira jusqu'au 25 juin.


Depuis 2015, le festival prend un peu plus d'ampleur à chaque édition, dépassant vraiment les frontières de la ville cette année en allant à Fontaine et sur le campus. Vient-on à vous ou c'est le festival qui grandit de lui-même ?

Jérome Catz : C'est nous qui allons prospecter, on est très clairement moteur du truc. Mais on sent une envie. Car le travail fait pendant le festival est ensuite exploité culturellement parlant par chaque quartier tout au long de l'année avec des visites scolaires ou des visites tout court. Ça redynamise le territoire : on le voit à la Villeneuve [une partie du festival se déroulait l'an passé dans ce quartier – NDLR], on va le voir à Fontaine…

Street art oblige, le festival a lieu dans les rues, mais pas que…

Pour faire festival, il faut qu'il se passe quelque chose. Le gros du truc c'est bien sûr la production des œuvres murales qui sont faites pendant les semaines du festival. On essaie ensuite de rythmer le festival avec, cette année, le lancement d'un festival de films sur le street art – comme il y a une grande production qui existe mais qui n'est présentée nulle part.

Mais aussi, comme les années précédentes, une exposition à l'Ancien musée de peinture qui permet de montrer les œuvres d'atelier des artistes, un lieu éphémère [dans les anciennes usines ARaymond, à côté du cours Berriat – NDLR] voulu comme un lieu d'expression libre pour que tout le monde puisse venir avec sa bombe de peinture à l'eau, un cycle de conférences, des visites…

Avec l'idée de laisser, après chaque édition, un patrimoine street art dans la ville…

Tout à fait. On a d'ailleurs réussi à concentrer les œuvres dans des quartiers pour, en quelque sorte, faire musée à ciel ouvert : les gens ne se déplacent pas pour voir une œuvre mais pour en voir au moins une vingtaine [comme dans le quartier Championnet – NDLR].

On va d'ailleurs continuer dans ce sens, non pas en disséminant des œuvres un peu partout dans l'agglomération mais en construisant des bases structurantes d'œuvres, comme on le fera cette année à Fontaine, pour créer une dynamique. Ça va donner l'envie à des artistes de venir s'exprimer à Grenoble, à des propriétaires de mettre des murs à disposition…

Ce travail de recherche de murs pour les fresques doit être fastidieux…

Oui, comme on est bien sûr à chaque fois obligés de demander l'autorisation pour utiliser les murs : ce n'est pas un festival sauvage ! On respecte donc la loi en tant qu'organisateur de festival. C'est un travail de super longue haleine de discussions avec les bailleurs privés comme publics. La fin de non-recevoir de la Ville de La Tronche sur un projet magnifique, avec une lettre qui disait que notre projet était mauvais, ça a par exemple été dur à encaisser.

Quel est le budget de cette troisième édition ?

On pense – car c'est encore un prévisionnel – qu'on sera aux alentours de 500 000 euros. Et c'est bien un budget et non 500 000 euros d'argent sonnant et trébuchant – si on arrive à en avoir un dixième on sera très contents ! C'est un budget qui prend en compte les partenariats multiples que l'on a : plein de gens participent en amenant de la matière qu'on ne paye pas mais qu'on valorise, forcément.

La Ville de Grenoble aide votre festival depuis le début, d'abord avec 9 000 euros de subvention lors de la première édition puis 25 000 l'an passé. Et cette fois-ci ?

C'est toujours ça. Ils avaient dit qu'ils montraient à 25 000 et qu'après ils ne bougeraient plus. Mais il n'y a pas que ça : ils nous facilitent le travail, ils nous accompagnent super bien sur la mise en place du festival, ils nous mettent à disposition l'Ancien musée de peinture et, cette année, un local pour le festival pour trois mois – comme Spacejunk c'est petit.

Grenoble Street Art Fest
À Grenoble et dans l'agglo du mercredi 7 au dimanche 25 juin
Programme complet sur www.streetartfest.org ou chaque semaine dans le PB


<< article précédent
Venin Carmin : cache ton venin