Legowelt : la techno réenchantée

Depuis plus de 25 ans, le Hollandais Danny Wolfers alias Legowelt construit pièce après pièce un édifice sonore unique en son genre, véritable constellation de petites perles électroniques fantasmatiques et habitées. Il sera vendredi 2 juin en live à l'Ampérage,  invité par l'asso The Dare Night.


C'est l'un des nombreux paradoxes de Danny Wolfers : il a beau réfugier ses créations derrière plus d'une vingtaine de pseudos différents, produire des morceaux plus vite que son ombre et aborder une gamme de styles musicaux plus vaste qu'un océan, on reconnaît toujours sa patte à l'œuvre dès la première écoute. Éternel outsider, jamais dans les tendances du moment, mais toujours signé sur les labels les plus à la pointe, il est en effet l'auteur d'un univers sonore d'une puissance d'évocation sans pareil, où le fonctionnel est relégué au second plan pour laisser toute leur place à des mélodies souterraines qui semblent hantées par les spectres rétrofuturistes de vestiges passées.

Mystiques, profondes et surréelles, les compositions électroniques de Legowelt font écho à une quête d'évasion qui semble profondément ancrée dans l'ADN du producteur. Passionné de science-fiction, de fantasy et de synthétiseurs vintages, auteur d'un fanzine cyberpunk en ligne en hommage aux premières heures de l'internet et de nombreuses émissions cultes sur la station Intergalactic FM, Wolfers passe ainsi son temps à surfer sur les frontières entre imaginaire et réalité.

Mythes et archétypes

Il faut dire aussi qu'il a pour ça été à bonne école. Grandi aux Pays-Bas, dans une petite station balnéaire à l'extrémité de La Haye, Legowelt se rapproche naturellement au début des années 1990 d'une bande d'activistes locaux situés à l'épicentre de la scène squat et de la rave culture émergente : le label Bunker Records et sa principale émanation musicale Unit Moebius. Aux côtés de personnalités hautes en couleur comme Guy Tavares ou I-F, il va ainsi contribuer à tisser le vaste patchwork d'influences croisées qui définira non seulement son son, mais celui de sa ville : techno de Détroit, house de Chicago et jeunes prodiges anglais de l'EDM, sonorités acid et industrielles, électro-funk new-yorkais et disco vintage européenne, library music, new age, ambient, miami bass et ghettotech…

Une vaste matrice d'un formidable avant-gardisme, qui impose rapidement Legowelt et la scène de La Haye dans son ensemble en épicentre de l'underground électronique des 20 dernières années.

Legowelt
À l'Ampérage vendredi 2 juin à minuit


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