"La Fin du jour" (et le début des cours) au Méliès


Débuter une année de cours de cinéma par un film crépusculaire se déroulant dans un hospice pour comédiens en bout de course, avouez que cela ne manque pas de piquant ! On reconnaît là le sens du contrepoint taquin de notre camarade Jean Serroy, à l'initiative du rendez-vous mensuel et vespéral proposé par le Méliès (rendez-vous qui complète donc celui du matin dont on vous parlait précédemment).

Sorti en 1939, La Fin du jour de Julien Duvivier réunit un trio qu'on peut qualifier de monstres monstres sacrés : Louis Jouvet, inquiétant en séducteur sur le retour à la mémoire qui flanche, Michel Simon, émouvant dans le rôle d'une paillasse abonnée n'ayant jamais eu sa chance en pleine lumière et Victor Francen, digne en acteur au talent incompris. Sur fond de petites intrigues dérisoires, de vieilles rancœurs recuites, c'est un tableau à la fois terrible et pathétique de malheureux artistes refusant le grand âge et de sombrer dans son naufrage.

Après cette mise en bouche, l'année se poursuivra en compagnie d'autres films "oubliés ou méconnus" choisis dans les patrimoines français et japonais comme Antoine et Antoinette de Becker, La Rue de la honte de Mizoguchi, Fleurs d'équinoxe de Ozu, Barberousse de Kurosawa, Le Samouraï de Melville (attention, c'est le piège, il est français), Série noire de Corneau, Artémisia d'Agnès Merlet, Le Voyage de Chihiro de Miyazaki et Dolls de Kitano.

France / Japon : 10 films à (re)découvrir
Au Méliès un jeudi par mois
Première séance jeudi 28 septembre à 20h


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